Chute des transactions de fusions-acquisitions en France et dans le monde

Les volumes de transactions de fusions-acquisitions ont poursuivi leur chute en France au premier trimestre avec une baisse de 45% par rapport à la même période de 2008, selon le baromètre Thomson Reuters. Dans le monde, l'activité n'a jamais été aussi faible depuis six ans.

Cela n'a rien de très surprenant au regard de la situation économique mondiale et de ses répercussions sur le marchés financiers. Les volumes de transactions de fusions-acquisitions ont poursuivi leur chute en France au premier trimestre avec une baisse de 45% par rapport à la même période de 2008, selon le baromètre Thomson Reuters.

La baisse de l'activité est particulièrement élevée si l'on compare les 5,4 milliards d'euros en valeur enregistrés cette année aux 74,7 milliards du premier trimestre 2006 ou aux 43,4 milliards de 2007. Si la crise du crédit a presque mis un terme aux opérations d'acquisitions par effet de levier, elle n'explique pas à elle seule le faible niveau de l'activité car des financements restent disponibles pour les très grandes entreprises, assurent des banquiers d'affaires. "L'une des raisons de cet effondrement est une distorsion énorme entre les attentes des vendeurs et des acheteurs", explique Andréa Bozzi, responsable de l'activité fusions-acquisitions chez Calyon, interrogé par Reuters. 

"C'est très dur pour un acheteur dans un cycle baissier de prendre le risque d'acheter un actif dont la valeur pourrait baisser de moitié six mois après." A l'inverse certaines entreprises hésitent à vendre des actifs non stratégiques de peur de donner un message négatif aux marchés sur leur situation financière, explique le banquier d'affaires. L'incertitude sur l'ampleur de la crise et sa durée impose aussi aux entreprises de se concentrer sur l'opérationnel. "Aujourd'hui personne n'est capable de dire ce qui se passera dans six mois", ajoute Andréa Bozzi.

Seul élément capable d'insuffler un peu d'optimisme, les émissions obligataires des entreprises françaises ont bondi de 90%, démontrant que ce marché s'est rouvert après une période de gel qui a suivi la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers. Même si les émissions de la Société de financement de l'économie française comptent pour une large partie de ces émissions, la reprise est une tendance lourde de ce début d'année. Pour Michel Payan, responsable mondial des activités de fusions-acquisitions à la Société générale, cette levée massive de fonds ne prélude toutefois pas à une vague de consolidations.

"Cela traduit d'abord une attitude extrêmement prudente des entreprises sur l'avenir et donc un besoin de repousser les échéances de liquidités", estime le banquier qui ne croit pas que les fonds levés soient destinés à un trésor de guerre réservé aux acquisitions. "Nous avons pu observer le même phénomène après l'éclatement de la bulle internet ...je pense que 2009 restera une année calme et que ce sera plutôt vers le premier trimestre 2010 que l'on saura si il y a reprise ou pas." Pour autant Michel Payan juge que des opportunités de croissance existent par exemple en Europe de l'Est ou en Russie où la chute des Bourses et des monnaies ont rendu les valorisations d'entreprises très attractives.

BNP Paribas conserve sa place de leader sur le marché français mais c'est la banque d'affaires Rothschild qui prend la première place au niveau des estimations de commissions engrangées pour son rôle de conseil.

L'activité n'a jamais été aussi faible dans le monde depuis 6 ans

La situation n'est guère meilleure au niveau mondial. Les volumes de transactions de fusions-acquisitions (M&A) ont chuté d'un tiers dans le monde au premier trimestre, la crise financière ayant contrecarré de nombreux projets et paralysé les sociétés privées d'investissement à l'origine de nombreuses opérations. Selon des données Thomson Reuters, l'activité du secteur n'a jamais été aussi faible au premier trimestre depuis six ans en dépit de plusieurs sauvetages de banques et de deux mégafusions dans le secteur pharmaceutique représentant un montant total de 110 milliards de dollars (81,2 milliards d'euros), soit un quart de la valeur en dollar de l'ensemble des transactions. Le secteur pharmaceutique a connu son trimestre le plus chargé depuis dix ans avec le rachat de Wyeth par Pfizer pour 64,5 milliards de dollars et celui de Schering Plough par Merck pour 45,9 milliards de dollars, les deux plus grosses transactions de la période concernée.

Le secteur financier a également été particulièrement actif avec le sauvetage de la banque Lloyds Banking Group par le Trésor britannique pour un montant de 22,3 milliards de dollars, la troisième plus grosse opération du trimestre. L'aide accordée par les autorités britanniques à Royal Bank of Scotland (RBS), répartie en plusieurs tranches, représente par ailleurs quatre des dix plus importantes opérations répertoriées. Elle a atteint au total 47,8 milliards de dollars.

En conseillant Wyeth, Schering Plough et RBS, Morgan Stanley a ravi la place de numéro un des banques conseils en fusions et acquisitions à son grand rival Goldman Sachs qui a reculé à la quatrième place.De 2005 à 2007, Morgan Stanley avait terminé deuxième derrière son concurrent avant de dégringoler à la cinquième place en 2008.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
En fait les banque sont trés exposées aux LBO construits il y a quelques années et aujourd'hui bon nombre de ces enttreprises ne pourront rembourser les banques avec des bénefices qui ont disparus, quand les banques nous diront elles à quelle hauteu...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
BOMBES A RETARDEMENT - les banquiers voyous CACHENT LEUR EXPOSITION et VIENDRONT A l'ABREUVOIR de l'ETAT PROGRESSIVEMENT au FIL DE L'EAU, LORSQUE LES LBO craquerons les uns après les autres - ENTRE TEMPS, elles essaient de capter les économies des ép...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
FUIR LES CONSEILs DES vrai faux conseillers dans vos agences bancaires - TOUS DES VOYOUS ET DES MENTEURS qui ne se soigenrons jamais...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
@Oui mais : D'autant plus que certaines entreprises sous LBO achètent leur concurrentes dans le seul but de diluer leurs pertes à venir: aucun intérêt industriel ou commercial et une future facture salée pour les banquiers.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.