"Au deuxième trimestre, le recul du chiffre d'affaires de la chaîne devrait (...) être plus fort que les 11% de baisse enregistrés au cours des trois premiers mois de l'année», déclarait fin juin Nicolas de Tavernost, le patron de M6, dans une interview aux "Echos". Il avait raison. Les chiffres publiés ce mardi soir en attestent.

La chaîne M6 accuse en effet sur cette période, un repli de 16,5% sur un an de ses recettes publicitaires à 170 millions d'euros. Sur les six premiers mois de l'année, cette baisse est de 14%. Un chiffre moins mauvais que celui enregistrée par son concurrent TF1 pour qui la baisse du premier semestre atteint 23% sur un an. Et le groupe de souligner dans son communiqué publié ce mardi soir que "la chaîne M6 a surperformé le marché publicitaire TV" grâce à des "performances d'audience maintenues à de hauts niveaux" pour les programmes d'avant-soirée et "le succès (en soirée) des grands rendez-vous de la chaîne (Zone Interdite, Capital, Nouvelle Star, Pékin Express, L'amour est dans le pré)".

Plus globalement, les revenus publicitaires plurimédia (chaîne M6, chaînes numériques, presse et Internet) de ce premier semestre reculent de 10,4% sur un an à 370,8 millions d'euros notamment grâce à la hausse annuelle de 12% des recettes issues de ses chaînes numériques lesquelles ont atteint 70,5 millions d'euros.

Compte tenu de ces éléments auxquels s'ajoutent des revenus non publicitaires, le groupe fait état d'un chiffre d'affaires consolidé de 678,3 millions d'euros au premier semestre contre 709,1 millions un an plus tôt, soit un recul de 4,3%.

Malgré cela, le bénéfice opérationnel courant est en légère progression (+0,9%) à 107,5 millions d'euros tandis que son bénéfice net, de 80,1 millions d'euros progresse de 1% par rapport au premier semestre 2008. Une quasi-stabilité liée notamment selon le groupe aux premiers résultats du plan d'économies, permettant ainsi d'accroître très légèrement la marge qui ressort au 30 juin à 15,8% du chiffre d'affaires (+0,8 point).

Le groupe explique également avoir réduit de 23,7% sur un an le coût de la grille de la chaîne M6 à 148,4 millions d'euros. Une baisse notamment due au non-réinvestissement du coût de l'Euro diffusé en juin 2008. Hors Euro, le coût de grille est resté constant .

Prudent, M6 ne s'avance à aucune prévision annuelle. Il souligne enfin que "compte tenu des incertitudes liées au contexte économique actuel, de la saisonnalité traditionnelle de ses activités ainsi que de l'économie réalisée au premier semestre 2009 sur le coût de la grille M6, le niveau de résultat courant opérationnel au 30 juin 2009 ne peut servir de base d'extrapolation pour ce même indicateur sur l'ensemble de l'exercice.

Enfin, le communiqué indique que la nomination de Philippe Delusinne, président de RTL Belgique en remplacement d'Axel Duroux nommé chez TF1, sera soumise à l'approbation de la prochaine Assemblée Générale des actionnaires.

Avant la publication de ces résultats, l'action M6 a terminé la séance de mardi en repli de 3,49% à 13 euros. Ce mercredi, la réaction est positive sur les marchés. Le titre M6 a terminé en hausse à la clôture, de 3,81% à 13,495 euros. Lors d'une conférence téléphonique, le président du directoire, Nicolas de Tavernost, a indiqué ne pas avoir d'optimisme pour le marché de la publicité télévisée au second semestre et en 2010. "Le mois de juillet, meilleur que les précédents, n'est en aucun cas un indicateur de tendance".

Le dirigeant s'attend à une deuxième année de crise sur le marché de la publicité télévisée en 2010.  "Nous devons viser des gains de parts de marché en 2010 plutôt que des réductions drastiques des coûts", a-t-il indiqué.