La Bourse de Paris maintient le cap des 3.800 points

Après un début de semaine difficile, enchaînant trois jours consécutifs de baisse, la Bourse de Paris a finalement réussi à se redresser sur les dernières séances. Au final, le CAC 40 affiche un repli hebdomadaire de 1,12% mais sauve les 3.800 points.

Dans des volumes de plus en plus réduits à l'approche des fêtes de fin d'année, les marchés ont d'abord été agités par de nouvelles craintes sur l'économie, liées notamment aux problèmes de la dette des Etats.

Après la crise à Dubaï, les inquiétudes sont venues de la Grèce dont la note a été abaissée mardi par l'agence de notation Fitch. Le lendemain, c'est sa consoeur Standard and Poor's qui lançait un avertissement à l'Espagne avec une perspective négative sur la note du royaume.

Ayant chuté de 2,3% en trois jours, le marché parisien s'est finalement repris dès jeudi (+1,09% pour le CAC) pour consolider lors de la séance de vendredi (+0,14%). Sur la semaine, l'indice parisien recule néanmoins de 1,12%.

L'agenda macroéconomique a été plutôt vide cette semaine, avec toutefois une déception pour la zone euro: le recul surprise de la production industrielle allemande, qui a pesé sur les marchés mardi. En revanche, les seuls indicateurs majeurs de la semaine aux Etats-Unis ont été plutôt encourageants. Les ventes de détail ont progressé de 1,3% en novembre alors que les économistes attendaient une hausse moins marquée (+0,7%). L'indice Michigan sur la confiance du consommateur est ressorti au-delà des attentes (73,4 points en décembre).

Pour les valeurs, Club Mediterranée (+2,04% sur la semaine) a rassuré avec ses résultats. Le groupe de loisirs a publié vendredi une perte nette de 53 millions d'euros au titre de l'exercice 2008-2009. Mais sa rentabilité s'améliore avec un résultat opérationnel courant meilleur que prévu.

Thomson dévoile son plan de sauvegarde

Le compartiment technologique a été plutôt bien orienté, et notamment STMicroelectronics (+0,89%) qui profite toujours d'un contexte favorable pour le secteur des semi-conducteurs. Néanmoins, la valeur a souffert de la déception venue de l'américain Texas Instrument. Une déception toute relative puisque le groupe a revu à la hausse ses prévisions de bénéfices pour l'exercice en cours, mais il a conservé un objectif de chiffre d'affaires jugé pessimiste par le marché.

Belle semaine pour Euler Hermès (+1,48% sur les cinq dernières séances). La valeur a profité d'une hausse de recommandation de Société Générale. Plastic Omnium fait encore mieux puisque que le titre s'envole de 12,47% sur la semaine. Le marché applaudit les prévisions du groupe qui table sur un retour aux bénéfices et sur une marge d'exploitation en hausse de 20% en 2009.

A l'inverse, Thomson signe la plus forte baisse hebdomadaire du SRD (-10,63%). Le fournisseur d'équipements et de services pour les chaînes de télévision et les studios de cinéma a dévoilé mercredi son plan de sauvegarde qui vise à réduire 45% de sa dette, estimée à plus de 2 milliards d'euros. Ce plan prévoit une augmentation de capital de 348 millions d'euros, ainsi que deux émissions obligataires de 641 millions et 300 millions d'euros. Il sera présenté aux créanciers les 21 et 22 décembre et le 27 janvier aux actionnaires.

Le secteur immobilier, jugé surévalué, a été attaqué cette semaine. Nexity plonge de 8,63% sur les cinq dernières séances, Icade de 6,5%, Foncière des Régions de 5,11% et Gecina de 4,85%. Unibail-Rodamco recule aussi de 5,3% malgré le soutien de l'analyste JP Morgan. Enfin, Klépierre cède 3,58%.

Les banques ont fait l'actualité avec la mise en place d'une taxe exceptionnelle sur les bonus au Royaume-Uni et en France. Crédit Agricole (-4,36% sur la semaine) recule en particulier sur des craintes d'une exposition aux problèmes de dette de la Grèce. La banque est présente dans le pays par le biais de sa filiale Emporiki.

Axa, plus forte baisse du CAC

De son côté, Dexia (-4,8%) a aussi eu une actualité chargée. La banque franco-belge a annoncé jeudi le rachat de 100% de Dexia Epargne Pension par BNP Paribas. Le groupe a également fait part vendredi de la finalisation de la vente des 20% détenus dans Crédit du Nord à Société Générale. L'opération en numéraire s'élève à 676 millions d'euros.

La semaine a été particulièrement difficile pour Axa qui signe la plus forte baisse hebdomadaire du CAC 40 (-5,99%). L'assureur a bouclé son augmentation de capital de 2 milliards d'euros au début du mois. En conséquence, il a fait les frais d'une réorganisation de son capital. Le marché évoque également des difficultés dans la vente de sa participation de 15,6% dans le chinois Taikang Life Insurance, en raison de nouvelles règles définies par le régulateur. Le dossier avait déjà suscité l'intérêt de plusieurs repreneurs dont le fonds souverain de Singapour Temasek, l'américain Blackstone ou KKR.

France Télécom termine la semaine en baisse de 3,2%. La valeur a souffert d'un abaissement de l'objectif de cours de JP Morgan. Les nouvelles ont été néanmoins un peu meilleures en fin de semaine puisque le groupe a obtenu l'accord de la justice égyptienne pour racheter ECMS, la maison-mère de l'opérateur égyptien Mobinil. Ce dernier est au c?ur d'un conflit entre France Télécom et l'autre actionnaire Orascom qui s'en disputent le contrôle. Ce conflit devrait perdurer puisqu'Orascom a indiqué qu'il ne comptait pas en rester là.

Lafarge cède 2,59% sur les cinq dernières séances. Le groupe de matériaux de construction a annoncé le lancement d'une émission d'obligations de 750 millions d'euros à 10 ans.

EADS a limité son repli hebdomadaire à 0,12%. Le groupe d'aéronautique et de défense, maison-mère d'Airbus, a bénéficié des avancées sur son programme A400M avec le premier vol vendredi (+1,98% sur la séance) de l'avion militaire. Dans le même temps, de nouvelles discussions ont été engagées entre les sept pays clients pour sauver le programme qui affiche des retards et des surcoûts importants. Dans une interview à La Tribune, le directeur général d'Airbus, Fabrice Bréguier, a demandé aux Etats d'accepter une hausse des prix de l'appareil.

Le dollar rit, le pétrole pleure

Les valeurs pétrolières ont souffert de la chute des cours du brut, le baril de WTI étant tombé de 74 dollars lundi à 70 dollars vendredi. Vallourec cède sur la semaine 2,56%, Technip baisse de 0,47% et Total de 0,32%. Hors CAC 40, Maurel et Prom perd 3,47%, Bourbon recule de 2,08% et CGG Veritas de 0,14%. Le pétrole est affecté principalement par le regain du dollar. Au-delà de 1,48 dollar lundi, la monnaie européenne ne s'échangeait plus vendredi qu'à 1,46 dollar.

Sur le SBF 120, Thales recule sur la semaine de 0,25%. La nouvelle direction a dévoilé un plan de réorganisation. Le spécialiste de l'électronique de défense vise des gains de productivité de 1,3 milliard d'euros d'ici 2015.

Derichebourg finit la semaine en baisse de 2,74% malgré des résultats annuels bien perçus lors de leur publication mercredi (+3% sur la séance). Le spécialiste des services aux entreprises et aux collectivités affiche une perte nette et opérationnelle pour 2008-2009. Mais les investisseurs ont apprécié sur le moment des signes d'amélioration sur le second semestre.

ADP affiche un repli hebdomadaire de 2%. Le gestionnaire des aéroports parisiens a abaissé ses prévisions pour 2010. Comme l'annonçait dans son édition de mercredi La Tribune, le groupe a en effet décidé de geler ses tarifs l'année prochaine pour faire face aux difficultés des compagnies aériennes.

Enfin, Atari dévisse sur la semaine de 14,72%. L'éditeur de jeux vidéo a annoncé vendredi l'attribution gratuite de 50 millions d'euros de bons de souscription à ses actionnaires. Cette opération vise à renforcer ses fonds propres. Par ailleurs, le groupe a également fait part du départ de son directeur général.

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