La Bourse de Paris chute, nouveau plus bas annuel

Victime des craintes concernant la zone euro, le marché parisien chute. A la clôture, le CAC 40 recule de 2,9% à 3.331 points, son nouveau plus bas de l'année. Les autres places européennes subissent le même sort.

Coup de vent à la Bourse de Paris ce mardi après une journée hésitante la veille. A la clôture, le CAC 40 chute de 2,9% à 3.331 points et passe sous son plus bas de l'année. L'indice est même temporairement repassé sous la barre des 3.300 points, pour la première fois depuis fin juillet 2009. Les autres places européennes plongent également. En Espagne, la Bourse se replie de 3,19%, en Italie de 3,54% et en Allemagne de 2,33%. Ce mardi, la Bourse de Tokyo avait déjà piqué du nez (-3,06%).

L'inquiétude s'accentue autour de la zone euro avec le sauvetage par la Banque d'Espagne d'une petite caisse d'épargne espagnole. Signe de cette angoisse, l'euro repart nettement à la baisse face au dollar sous 1,22 à 1,2197 dollar. Les investisseurs effectutent un "fly to quality" en privilégiant les obligations des Etats les plus solides, notamment en Europe, donc bien sûr l'Allemagne mais aussi la France dont l'OAT (obligation assimilable au Trésor) a vu son rendement - plus la demande est élevée, plus il est bas - descendre à 2,83% mardi matin, un étiage que l'on a pas vu depuis très longtemps pour la dette tricolore.

La Banque centrale européenne (BCE) a indiqué avoir racheté déjà pour 26,5 milliards d'euros de titres obligataires de dette souveraine des pays de la zone euro les plus fragiles (Grèce, Portugal, Espagne...).

Les annonces ces dernières heures de plans d'économies un peu partout en Europe (Italie, Grande-Bretagne, Espagne, etc.) ne rassurent pas forcément les marchés qui craignent leur impact sur la croissance européenne, l'un des moteurs de la croissance mondiale.

Le secteur automobile est touché par ce vent de panique. La crise grecque pourrait peser sur le marché automobile européen d'ici à la fin de l'année, même si son redressement a été plus rapide que prévu depuis janvier, a déclaré Carlos Ghosn, le président du constructeur japonais Nissan Motor dans le Wall Street Journal. Renault signe la plus forte baisse du CAC 40 et se replie de 6,62%, Michelin de 5,26% et Peugeot de 3,86%. PSA construira les nouveaux modèles d'entrée de gamme de Peugeot et Citroën dans leur usine espagnole de Vigo, rapporte Les Echos dans son édition de mardi. Au total, le groupe aurait prévu un investissement de 1,06 milliard d'euros, précise le quotidien.

Le secteur financier subit, une nouvelle fois, de plein fouet les craintes du marché. Société Générale chute de 6,29% à 33,01 euros. BNP Paribas recule de 2,79% et Crédit Agricole de 6,67%. Deutsche Bank est passé à l'achat sur BNP Paribas et a abaissé sa recommandation sur Crédit Agricole.  Natixis abandonne 6,29% à 3,27 euros. BPCE pourrait se renforcer à l'international dans la gestion d'actifs à travers sa filiale Natixis, a déclaré aux Echos le président du directoire du groupe bancaire mutualiste.

Autre secteur contributeur à la chute du CAC 40 : le pétrolier et parapétrolier. Dans le sillage du recul des cours du brut, les valeurs sont en net repli. Le baril de WTI américain s'échange contre 69,56 dollars et celui de Brent de la mer du Nord contre 69,85 dollars. Total, la première capitalisation du CAC 40, cède 1,31% à 37,05 euros. Technip se replie de 6,35% et Vallourec de 6,52%. CGG Veritas plonge de 8,86%.

EADS perd 2,68% à 15,26 euros. Le président de sa grande filiale Airbus Tom Enders a déclaré au Wall Street Journal que l'avionneur européen chercherait à éviter d'accélérer trop rapidement sa production. "Il est important pour nous de ne pas devenir trop gourmands", a-t-il dit.

Hors CAC 40, Air France - KLM perd 4,18% à 8,85 euros. La Chine incite les trois grandes compagnies aériennes du pays à fusionner leurs activités cargo afin de tenter de récupérer des parts d'un marché dominé par des compagnies étrangères, notamment Air France.

Suez Environnement signe la moins forte baisse après avoir résisté une bonne partie de la séance Le titre ne cède que 0,15% à 13,68 euros. Citigroup a relevé son opinion de "conserver" à "acheter".

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