La Bourse de Tokyo s'apprête à effacer les stigmates du séisme

Plus de quatre mois après la catastrophe, les investisseurs japonais sont en passe de tirer un trait sur le séisme dévastateur qui a frappé l'archipel nippon.
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La Bourse de Tokyo a ainsi effacé une grande partie de ses pertes liées à la catastrophe. Ce mercredi, l'indice Nikkei a clôturé au-dessus du seuil symbolique des 10.000 points, à 10.047 points. Il n'affiche plus qu'un repli de 2% par rapport à son niveau d'avant séisme à 10.254 points le 11 mars. Et la référence du marché a rebondi de plus de 17% depuis son plus bas annuel touché à 8.605 points.

« Le rebond à court terme du marché d'actions japonais est lié à la perspective de voir l'économie nippone rebondir assez fortement dans les prochains trimestres », décrypte Hervé Lievore, stratégiste chez Axa IM. Car si le séisme a eu un impact lourd sur l'économie japonaise - le PIB du pays a flanché de 0,9% au premier trimestre -, la plupart des analystes prévoient un scénario en « V » pour l'économie nippone. Les équipes d'Axa IM tablent ainsi sur un recul limité de 0,3% du PIB du Japon cette année, puis sur un fort rebond de 3% en 2012. « L'incertitude sur les résultats des entreprises pour l'exercice fiscal en cours commence à se lever et s'il doit y avoir des révisions de prévisions, elles seront à la hausse », souligne également Hervé Lievore. Pour Vincent Guenzi, directeur des investissements de Cholet Dupont, « les dégradations liées au séisme sont désormais intégrées dans les cours ». Le stratégiste a, de fait, relevé son avis de négatif à neutre sur les actions japonaises. Et prévoit un indice Nikkei à 10.500 points d'ici la fin de l'année, soit une progression annuelle d'environ 1%.

De la même façon, le dernier sondage de BofA-Merrill Lynch auprès des gérants mondiaux montrent que ces derniers sont revenus massivement vers les actions japonaises en juillet. En juin, 22% d'entre eux étaient positionnés à « sous-performance » sur le marché nippon; ils sont désormais 2% à noter les actions japonaises à « sur-performance ». « Le marché japonais n'est pas dans une situation aussi précaire que peuvent l'être par exemple les marchés européens face au problème des dettes souveraines. Le Japon pourrait donc faire office au moins temporairement de place boursière moins risquée », fait valoir Hervé Lievore. « Toutefois, si l'indice Nikkei devrait retrouver ses niveaux d'avant crise, le potentiel de hausse me semble faible, nuance Vincent Guenzi. Les perspectives économiques à moyen terme restent maussades ; le vieillissement de la population est appelé à peser sur la consommation qui représente environ 60% du PIB du Japon». « Le marché japonais est avant tout un pari à court et moyen terme », conclut pour les mêmes raisons Hervé Lievore.


 

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