Le CAC 40 limite la casse et termine au dessus des 3.700 points

Pénalisé par des résultats d'entreprises mitigés et par les craintes sur la dette souveraine des deux côtés de l'Atlantique, la Bourse de Paris a terminé en territoire négatif.
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Dans une séance rythmée par la publication d?une avalanche de résultats semestriels, la Bourse de Paris a évolué dans le rouge. Pour la quatrième séance consécutive, le CAC 40 a reculé, passant en séance sous du seuil psychologique des 3.700 points. Si à la clôture l?indice phare de la bourse de Paris n'a perdu "que" 0,57% à 3.712,66 points, au plus bas de la séance (-1,74%, à 3.669,27 points), il s?est approché à son plancher annuel (3.645,79 points), touché le 18 juillet dernier. L'ambiance est restée lourde sur les marchés financiers, agités par les craintes autour de la dette souveraine en Europe et l?impasse des négociations aux Etats-Unis pour relever le plafond de leur dette.

Passée l'enthousiasme initial sur le nouveau plan de sauvetage de la Grèce présenté à Bruxelles la semaine dernière, les marchés ont redouté une contagion de la crise à l?Italie et l?Espagne. Preuve de cette défiance, l?Italie a dû faire face à une forte hausse des taux d?intérêt lors de l?émission de près de 8 milliards d?euros d?obligations à moyen et long terme. Dans ce contexte miné par les doutes, S&P a décidé mercredi d'abaisser de deux crans la note de la dette de la Grèce pour la renvoyer dans la catégorie "hautement spéculatif" (CC) en raison du risque de défaut de paiement du pays. Mercredi également, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, avait déjà jeté versé de l?huile sur le feu en faisant savoir à certtains députés que le gouvernement fédéral allemand ne a signerait pas  "un chèque en blanc" pour financer le rachat d?obligations des pays difficultés par le FESF.

Autre source d?inquiétude pour les marchés : le recul de l?indice de confiance des chefs d?entreprises et des consommateurs dans la zone euro, qui est tombé à 103,2 points en juillet, contre 105,4 points le mois précèdent. Le cinquième mois consécutif de repli.

Aux Etats-Unis, le blocage des négociations entre républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette persiste. Si le Congrès américain ne parvient pas à voter un déplafonnement de la dette avant le 2 août, la première économie mondiale pourrait se retrouver en situation de défaut technique. Ce jeudi devrait avoir lieu à la Chambre de représentants le vote du plan de réduction des déficits présenté par John Boehner, le président républicain de cette Chambre des représentants. Il a proposé un projet de relèvement en deux temps du plafond de la dette. Le vote débutera entre 23h et minuit, heure française.

Dans ce contexte macroéconomique fragile, neuf entreprises du CAC 40 ont publié des résultats, qui se sont révélés mitigés, et n?ont pas réussi à calmer les inquiétudes des investisseurs.

Valeurs en baisse

Lanterne rouge du CAC 40, Vallourec a signé la plus forte baisse de l'indice, avec une chute de 16,85%. Le groupe a publié de résultats et de perspectives jugées décevantes par les analystes. Son bénéfice net au second semestre a reculé de 11% à 112 millions d?euros, alors que le consensus tablait sur une hausse de 10%. Le leader des tubes sans soudures a souffert par ailleurs de la faiblesse du dollar, des hausses des prix des matières premières et de l'énergie.

Alcatel-Lucent (-15,33%) s?est enfoncé en Bourse. Malgré ses bénéfices net en progression, l'équipementier en télécommunications a été pénalisé par la publication d?un résultat d?exploitation en dessous des attentes du marché (108 contre 138,4 millions d?euros).

Cap Gemini (-9,18%) a également été attaqué, malgré ses bons résultats. Le groupe de services informatiques a annoncé jeudi une hausse de 25,7% de son résultat net et une progression de 12% de son chiffre d'affaires au premier semestre. Mais des craintes persistent sur le deuxième semestre et sur la situation de la trésorerie, a indiqué Paul Hermelin, le directeur général du groupe lors d?une conférence téléphonique, ce qui explique la réaction du marché.

Lafarge (-5,06%) a été pénalisé par les investisseurs, après la publication de ses résultats. Le cimentier a fait état jeudi d'un recul plus marqué que prévu de son résultat opérationnel, lié à la hausse des coûts et aux effets de changes, et a prévenu que cela devrait avoir un impact sur la croissance des résultats de l'année.

La valeur Danone (-0,75%) a été emportée par la baisse du marché. Le groupe a publié des résultats semestriels en hausse, soutenus par sa division eaux, et a confirmé tous ses objectifs annuels. Selon un analyste d'Oddo Securities cité par Reuters, "le marché sanctionne de manière erronée la baisse des volumes dans les produits laitiers frais".

Valeurs en hausse

Deux valeurs se sont particulièrement distinguées : Renault et Technip. Le constructeur automobile a même signé la plus forte hausse du CAC 40, s?adjugeant 4,51%, dans le sillage de l'annonce de ses résultats au second semestre. Malgré un recul de 19% de ses marges opérationnels, Renault a affiché un bénéfice net qui a bondi de 56%. Son chiffre d?affaires a progressé de 7,3%.

Pour sa part, Technip a gagné 2,19%. Fort de ses solides résultats au deuxième trimestre, de sa trésorerie et d'une reprise de son secteur le groupe a relevé ses objectifs de marge. Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe a progressé de 12,1%, à 1,7 milliard d'euros. Le groupe se dit par ailleurs prêt à investir pour élargir son offre.

Le CAC 40 a également été soutenu par les valeurs bancaires, qui pèsent 11,5% dans l?indice parisien. Ils ont évolué en dents de scie, pour finir dans le vert. Société Générale a progressé de 1,48%, Crédit Agricole de 1,45%, Natixis de 1,42% et BNP Paribas de 1,22%.

Hors CAC 40

Air France-KLM (-8,13%) a figuré parmi les plus fortes baisses de l'indice SBF 120. Les investisseurs ont pénalisé le groupe franco-néerlandais après l'annonce mercredi d'une perte de 197 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2011. La crise au Japon, les conséquences du "printemps arabe" et la hausse des cours du pétrole ont pesé sur les résultats du groupe.

Pour sa part, Thales (+6,24%) a signé la plus forte hausse du SBF 120, après la publication de ses résultats semestriels. Le groupe de défense a dégagé un résultat net en hausse de 25% sur un an à 173 millions d'euros.

Devises et pétrole

La monnaie unique est en baisse face au billet vert. A la clôture, un euro s'échangeait contre 1,430 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours ont progressé. Le brut de la Mer du Nord a gagné 0,59% à 118,17 dollars tandis que le WTI avance de 0,09% à 97,61 dollars.

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