Le désendettement de Lafarge laisse les investisseurs insensibles

Le premier cimentier mondial a annoncé la cession de sa part dans la coentreprise qu'il détenait jusqu'ici avec l'australien Boral pour un montant de 429 millions d'euros. Le marché n'est pas réceptif.
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Lafarge a annoncé mercredi la cession à l'australien Boral de sa participation dans leur coentreprise à parité dans le plâtre en Asie pour une valeur de 429 millions d'euros dans le cadre de son désendettement.

Le numéro un mondial du ciment poursuit ainsi son désengagement du plâtre, le plus petit de ses trois métiers, après avoir fixé en février un objectif ambitieux de plus de deux milliards d'euros de désendettement, pour moitié par réduction du dividende, et pour l'autre par une baisse des investissements et de nouveaux désinvestissements.

La réalisation définitive de la cession de sa part dans Lafarge Boral Gypsum Asia (LBGA) devrait intervenir avant la fin de l'année, précise Lafarge dans un communiqué.

Le prix de 429 millions d'euros représente la valeur de la part de Lafarge dans LBGA. En excluant la dette et les intérêts minoritaires, le prix ressort à 380 millions d'euros.

Malgré tout, les investisseurs se montrent peu sensibles à cette annonce alors même qu'il y a quelques temps le groupe était montré du doigt pour son fort endettement, le marché mettant la pression sur la direction pour le réduire rapidement.

En Bourse, le titre recule de 0,15 % ce matin. Une tendance qui s'explique aussi par le fait que dans un contexte de résurgence des craintes sur la croissance économique mondiale, les valeurs cycliques à l'image de Lafarge sont délaissées ces derniers temps par les investisseurs.

Lafarge avait déjà annoncé le 22 juillet la vente de ses activités de plâtre en Australie à son concurrent allemand Knauf pour une valeur nette de 120 millions d'euros, dix jours après son entrée en négociations exclusives avec le belge Etex pour lui céder son plâtre européen et sud-américain, pour un montant net de 850 millions d'euros.

Grâce à ces cessions, qui font suite à celle d'actifs ciment et béton aux États-Unis dévoilée en mai, Lafarge dépassera largement l'objectif de désinvestissements de 750 millions d'euros qu'il s'est fixé pour 2011.

La dette du groupe, héritée en grande partie de l'acquisition de l'égyptien Orascom en 2008, atteignait 14,3 milliards d'euros à la fin du premier semestre.
Moody's a annoncé le 5 août abaisser la note de la dette du cimentier Lafarge dans la catégorie spéculative, cinq mois après une décision similaire de la part de l'agence Standard & Poor's.
 

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