Bank of America continue de subir une tempête boursière

Le titre de la banque américaine a plongé de 36% depuis début août en raison de spéculations sur une augmentation de capital.
Infographie La Tribune

La chute infernale n'en finit plus pour Bank of America (BofA) à Wall Street. Après avoir plongé de 8 % lundi, la première banque américaine par les actifs cédait à nouveau de 3 % mardi en fin de matinée. Sur les trois dernières semaines, son titre a dégringolé de 36 %, pour retomber à son plus bas niveau depuis mars 2009. Et il affiche un repli de 53 % depuis le début de l'année, alors que les actions de JPMorgan et de Wells Fargo ne reculent « que » de 21 % et de 25 %. En termes de capitalisation boursière, la comparaison est tout aussi cruelle : Bofa ne vaut désormais que 64 milliards de dollars, deux fois moins que ses deux concurrents. Cela ne représente plus que 29 % de sa valeur comptable, contre 75 % pour JPMorgan.

Ni les propos rassurants de son PDG Brian Moynihan, ni la suppression de 3. 500 postes d'ici à la fin septembre n'ont été en mesure d'enrayer cette impitoyable spirale baissière. Les investisseurs ont tout simplement perdu confiance dans Bank of America. Et ils s'attendent à de nouvelles augmentations de capital. Entre 40 et 50 milliards de dollars seraient nécessaires pour satisfaire aux futures exigences réglementaires, estime Layla Peruzzi de Jeffries. Un montant qui ne pourra pas uniquement provenir des cessions d'actifs. D'autant que les dirigeants de China Construction Bank (CCB) assurent que la banque américaine conservera au moins la moitié de sa participation, valorisée à près de 20 milliards de dollars, dans l'établissement chinois.

Gouffre financier

« Nous avons suffisamment de capital pour poursuivre nos activités et notre stratégie, a répondu lundi un porte-parole de la banque. Nous anticipons que nos ratios en capital seront supérieurs aux exigences lorsque les nouvelles règles entreront en vigueur entre 2013 et 2019 ». Un discours qui ne convainc pas les marchés. « Ils n'ont probablement pas besoin de capitaux immédiatement mais cette probabilité se renforce à chaque fois qu'une nouvelle plainte est déposée à leur encontre. Comment vont-ils pouvoir trouver des arrangements financiers pour mettre un terme à toutes ces poursuites ? », s'interroge Paul Miller de FBR Capital.

Plus de trois ans après, BofA continue en effet de payer l'acquisition de Countrywide Financial. Une « bonne » affaire qui s'est rapidement transformée en gouffre financier. Car non seulement l'ancien numéro un du crédit hypothécaire américain a apporté dans la corbeille son lot de créances douteuses, mais il est aussi à l'origine d'une multitude de procédures judiciaires. Il est accusé notamment d'avoir trompé les investisseurs pendant la bulle immobilière. Au deuxième trimestre, la banque a ainsi été contrainte de passer pour 12 milliards de dollars de provisions, entraînant une perte nette de 8,8 milliards, la plus importante perte de son histoire. Et d'autres réparations financières menacent de plomber les comptes, alors même que le contexte macro-économique est peu favorable.

Pour certains cette situation représente une opportunité d'achat en raison d'une « valeur attractive pour les investisseurs patients », estime Bernstein Capital. Le fonds souverain coréen Korea Investment Corp vient ainsi de mettre la main sur 78 millions de dollars d'actions supplémentaires de Bank of America.

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Commentaire 1
à écrit le 24/08/2011 à 14:16
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mais à coté de ça ce sont les banques européennes qui sont de mauvais éléves !!! alors la marmotte elle met le chocolat dans le papier d alu

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