L'AMF veut développer l'accès des PME à la Bourse

Alors qu'ils tentent aujourd'hui un effort de pédagogie auprès des entreprises, le régulateur et Nyse Euronext plaident pour des États généraux et davantage d'ambition au niveau européen.
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Pesant aujourd'hui moins de 1 % du financement PME-ETI (petites et moyennes entreprise et celles de taille intermédiaires), la Bourse est appelée à voir son rôle renforcé dans un contexte prudentiel plus strict pour les banques. L'Autorité des marchés financiers (AMF) et Nyse Euronext partent donc à la rencontre des PME. Ce lundi, ils sont à Lyon pour un exercice de pédagogie : expliquer les efforts faits pour faciliter l'accès au marché des PME, et renouveler leur engagement.

« Au niveau national, nous avons fait les progrès qui s'imposaient : Alternext a été adapté, le gouvernement d'entreprise aussi, tout comme les procédures de contrôle interne », souligne Jean-Pierre Jouyet, le président de l'AMF. Mais « le droit boursier européen des PME n'existe pas », regrette-t-il. Les travaux pour simplifier la directive Prospectus, allonger le délais de publication des comptes ou adapter des normes comptables (IFRS) « progressent trop lentement et l'objectif relève encore du discours politique en l'absence de consensus au niveau européen ». Le régulateur espérait une impulsion franco-allemande. Mais Berlin profite déjà d'un « meilleur modèle de financement » reposant sur des « Bourses provincialisées contrairement à notre système parfois trop globalisé » et un « système bancaire très décentralisé avec des états majors qui ne rechignent pas à aller voir les PME ». Pour le régulateur, « Paris doit faire montre d'un volontarisme politique beaucoup plus important. Les politiques en charge des affaires européennes doivent interpeller l'Europe ».

Nyse Euronext expliquera qu'il n'a pas délaissé les régions. « Nous avons travaillé à structurer un écosystème ordonné », indique son numéro deux, Dominique Cerutti. La Bourse soutient financièrement des associations telles que Lyon Pôle Bourse et a cherché à fédérer les métiers gravitant autour du marché (banquiers, avocats, auditeurs...). Et une fois la fusion avec Deutsche Börse réalisée ? « Avec 80 % de nos cotes respectives, les PME-ETI sont notre coeur de métier et au centre de notre stratégie même si leur contribution au compte de résultat reste marginal à très court terme », assure-t-il. Les deux opérateurs boursiers entendent connecter leur marché pour une meilleure visibilité des PME.

Après l'effort engagé avec Bercy depuis 2008 pour faciliter l'accès des petites entreprises au marché, Dominique Cerutti estime nécessaire de « recréer des États généraux pour les PME-ETI, pour faire le bilan et voir si d'autres mesures s'imposent ».

En pleine tempête boursière, la pédagogie sera délicate. « La Bourse reste une opportunité dans un contexte de contraction des volumes de crédit bancaire », appuie le régulateur. « Les marchés doivent inspirer confiance », reconnaît Dominique Cerruti, qui appelle à une remise en ordre des priorités : « Le rôle premier des marchés est de financer l'économie. »

 

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