La menace d'un retour aux plus bas de 2009 plane sur les marchés

Les Bourses européennes continuent de faire les frais de leur forte exposition aux valeurs financières. A Paris, le CAC 40 a touché, ce mardi, un nouveau point bas annuel en retombant sous la barre des 2.800 points.
Copyright Reuters

A mesure que les nuages s'amoncellent au-dessus du dossier grec et, plus généralement, des finances publiques des Etats membres de la zone euro, la nervosité des investisseurs montent d'un cran. Moins de quinze jours après le début du mois, le CAC 40 a d'ores et déjà cédé plus de terrain (-11,4%) que durant le mois d'août (- 11,29%), qui avait enregistré la pire performance mensuelle depuis octobre 2008.

Ce mardi, l'indice parisien a touché un nouveau plus-bas annuel (2.769,97 points) à 304 points de son niveau plancher du 9 mars 2009. Ailleurs en Europe, le constat n'est pas plus brillant. Depuis le 1er septembre, l'Euro Stoxx 50 a abandonné 11,7 %, suivi de l'Ibex 35 (-10,3 %), ou encore du DAX (- 10,5 %). En cause, le contrecoup de la surexposition de la grande majorité des indices boursiers au secteur financier, qui n'a jamais suscité autant d'inquiétudes depuis la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Les chiffres sont éloquents : les valeurs bancaires représentent encore près de 30 % de la pondération de l'Ibex de Madrid, 14,3 % de celle l'Euro Stoxx 50 et environ 9 % de celle du CAC 40.

Craintes de voir la Grèce sombrer dans la faillite, menace d'une dégradation de la note de crédit des banques françaises par Moody's, difficulté des gouvernements à trouver un terrain d'entente pour résoudre la crise des dettes souveraines... Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les acteurs du monde bancaire, dont les cours de Bourse ne cessent de s'effondrer. À Paris, BNP Paribas (- 28 %), Société Générale (- 26,5 %), Crédit Agricole (- 24,9 %) figurent en tête des plus fortes chutes du CAC 40 depuis début septembre.

Risque de contagion

Dans ce contexte, toute la question est de savoir si, comme cela avait été le cas au lendemain de la chute de Lehman Brothers, les valeurs bancaires pourraient faire rechuter les marchés d'actions vers leur plus-bas du 9 mars 2009. " Aujourd'hui, rien n'en empêche la Bourse car la crise actuelle est plus bien plus profonde que celle de 2008-2009 qui concernait seulement le secteur privé ", note Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Et d'ajouter : " Les investisseurs ont déjà intégré la possibilité d'un défaut de paiement de la Grèce et ses conséquences sur les banques. En revanche, ils s'inquiètent désormais du risque de contagion à l'Espagne et l'Italie, des pays sur lesquels les encours des banques sont bien supérieurs à ceux sur la Grèce. "

De son côté, Wilfrid Pham, directeur gestion actions de Natixis AM considère que " la qualité des bilans des entreprises est bien meilleure aujourd'hui que fin 2008 ". De ce fait, " les besoins en financement sont donc moins importants du côté du secteur privé ". Selon lui, " les principaux risques encourus par les banques concernent désormais la sphère publique et sont liés aux besoins en capitaux des États. Il s'agit d'une problématique supranationale ". Ainsi, l'expert pense également qu' "un retour de certains indices comme le CAC 40 aux plus-bas de mars 2009 n'est pas à exclure si le sujet n'est pas résolu rapidement ".

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.