Banques : des valorisations boursières désormais à la casse

Société Générale et Crédit Agricole évoluent à des niveaux de cours historiquement bas.
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Le constat est sans appel : l'industrie financière européenne accuse une décote historique. Même après le vif rebond hier des valeurs bancaires à la Bourse de Paris, le classement sectoriel de l'indice Stoxx 600 accuse encore un repli de... 36,23% depuis le 1er janvier. Le risque de contagion de la crise grecque à d'autres pays dits "périphériques" de la zone euro, comme l'Italie, pèse lourdement sur le secteur financier.

La menace de voir Moody's dégrader à son tour la note des principaux établissements français incite aussi les opérateurs à solder leurs positions. Jamais les niveaux de valorisation des banques françaises n'ont été aussi bas. Certains comme Société Générale ou encore Crédit Agricole cotent en dessous de leurs niveaux du 9 mars 2009 (voir illustration), qui correspondent au point bas atteint par les marchés d'actions quelques mois après la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. Selon les calculs de Régis Bégué, responsable de la gestion actions chez Lazard Frères Gestion, même en intégrant les pires hypothèses (nouvelle récession, faillite de la Grèce...), les banques devraient au moins se négocier avec un PER (cours/bénéfice par action) de 8. Or, les ratios de valorisation moyens de Société Générale, Crédit Agricole, BNP Paribas et Natixis peinent à dépasser les quatre sur la base des estimations de bénéfices attendus en 2011.

Le "price to book" à 0,5

Autre signe de sous-valorisation manifeste du secteur bancaire, avant la crise financière de 2008, les établissements européens cotés recensés par le cabinet AlphaValue valaient 1,65 fois leur valeur d'actif net ("price to book"). Depuis, et malgré l'enveloppe de 300 milliards d'euros consacrés aux recapitalisations des banques européennes entre 2007 et fin 2010, le "price to book" du Stoxx 600 est retombé à 0,5. Mais de fortes disparités demeurent. Près de 90 milliards d'euros séparent les capitalisations de HSBC et de Société Généralecute; Générale, dont la décote pourrait, selon certains observateurs, de nouveau susciter les convoitises, comme le laissait entendre la hausse de près de 15 % de l'action SocGen hier.

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Commentaire 1
à écrit le 15/09/2011 à 8:29
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Difficile de dire si les valeurs bancaires ont des cours dérisoires. Tout simplement parce qu'on ignore l'ampleur de leur hors bilan et qu'on ignore l'énormité de leur effet de levier sur les emprunts d'Etat de toutes sortes. En revanche il est certa...

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