La semaine boursière parisienne qui finit sur un recul de 2,01% avait pourtant bien commencé avec une nette progression lors de la séance de lundi (+1,5%). Mais très vite, les investisseurs ont choisi de se désengager dans le sillage de la baisse des marchés américains. Les prises de bénéfices ont alors dominé sur les journées suivantes, avec notamment un franc repli du CAC jeudi (-1,77%).

Du côté des statistiques, la déception de la semaine est venue des chiffres de l'immobilier américain. Mercredi, la publication des dernières statistiques aux Etats-Unis a fait ressortir une chute de 10,6% des mises en chantier en octobre et un recul de 4% des permis de construire. Or, après six mois de progression de ces deux indicateurs suivis de près par les analystes, le marché s'attendait à une nouvelle progression.

Pour l'actualité business, si le temps fort des publications de résultats est passé, les marchés ont tout de même réagi à quelques annonces. Ainsi, EDF figure parmi les plus fortes hausses hebdomadaires du SRD et signe même la meilleure performance du CAC 40 (+3,15% sur la semaine). Le titre a été porté par les propos du futur patron Henri Proglio qui a appelé à une refonte de la filière nucléaire française, au profit bien sûr de l'électricien et quitte à tacler Areva, le champion public du nucléaire qu'il promet au démantèlement. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a renvoyé dans les cordes vendredi le PDG, pour encore quelques jours, de Veolia : « Il faut que chacun s'occupe de ses dossiers ».

La semaine a été belle aussi pour Gemalto (+3,24%). Le fabricant français de cartes à puces table sur une croissance de plus de 50% de son résultat opérationnel d'ici 2013. Le groupe a aussi annoncé la signature d'un contrat exclusif de deux ans pour la fourniture à Virgin Media de cartes SIM pour les téléphones mobiles.

Steria (+2,94%) a profité de recommandations positives d'analystes, dont Oddo qui a relevé son conseil sur la valeur jeudi. La SSII a publié le vendredi 13 novembre un chiffre d'affaires en baisse de 9,1% au troisième trimestre sur un an.

Le FSI entre au capital de Nicox

L'actualité a été chargée pour Accor mais favorable à la valeur. Le titre progresse de 0,63% sur la semaine. Selon une information du Figaro, le groupe pourrait céder sa filiale Wagons-Lits. Mais la valeur a surtout été dopée par l'annonce lundi soir d'une décision avant la fin d'année sur le projet de scission des activités d'hôtellerie et de services.

Soitec réalise une semaine en dents de scie mais parvient à finir en hausse sur la semaine (+0,25%). La spéculation a repris sur la valeur (bond de 15% lundi) alors que le spécialiste de plaques de silicium publiait ses résultats semestriels mercredi. Ces derniers ont fait ressortir une perte nette creusée à 19,4 millions d'euros.

Le groupe d'informatique Bull bondit de 5,54% sur les cinq dernières séances . Le marché a salué l'offre de rachat lancée sur le spécialiste de traitement de signaux Amesys pour 105 millions d'euros. Certains analystes estiment toutefois l'opération un peu cher. Oddo a ainsi abaissé sa recommandation sur la valeur.

Du côté des baisses, Nicox affiche le plus fort repli hebdomadaire du SBF 120 (-8,96%). Le groupe de biotechnologies a bouclé un placement privé de 30 millions d'euros au prix de 7,5 euros par action dont 20 millions souscrits par le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI). Ce dernier entre ainsi au capital à hauteur de 5,1%. Une augmentation de capital de 70 millions d'euros est par la suite prévue. Cette levée de fonds doit permettre de financer le processus de pré-commercialisation du médicament Naproxinod, utilisé dans le traitement contre l'arthrose et qui a reçu le feu vert des autorités américaines de santé (FDA).

La semaine a été difficile également pour le secteur bancaire. Crédit Agricole (-6 ,67%), Dexia (-5,98%) et Société Générale (-5,04%) réalisent le top 3 des plus fortes baisses du CAC 40. BNP Paribas cède aussi 2,36% sur la semaine et sur le SBF 120, Natixis recule de 6,26%.

Le secteur des semi-conducteurs attaqué

L'action Havas chute de 5,85% sur la semaine. Le groupe britannique de publicité Aegis a écarté toute fusion imminente avec le français malgré les rumeurs persistantes sur un rapprochement. Aegis et Havas ont tous deux Vincent Bolloré pour actionnaire majoritaire avec respectivement 29,9% et 32,9%.

Les investisseurs ont sanctionné le secteur des technologies. Thomson décroche de 7,86% sur les cinq dernières séances et Alcatel-Lucent de 4,76%. STMicroelectronics recule également de 3,34%. Le début de semaine était pourtant favorable mais la valeur a été rattrapée par les inquiétudes sur le secteur des semi-conducteurs. Bank of America a dégradé sa recommandation sur le compartiment, tandis que Dell délivrait jeudi soir des prévisions très prudentes.

Vivendi (-4,01%) et Danone (-3,02%) figurent également parmi les plus forts replis de la semaine au CAC 40. Pour le premier, le rachat de l'opérateur brésilien GVT pour 2,8 milliards d'euros est jugé trop cher. Le second est, lui, sanctionné après la réduction des objectifs à moyen terme à l'issue de la conférence investisseurs.

EADS a bien commencé la semaine (+4,52% lundi) malgré des résultats encore grevés par les programmes A380 et A400M. Les jours suivants ont été plus difficiles et le titre recule de 3,31% sur les cinq derniers jours.

Air France-KLM (-2,51%) n'a pas non plus convaincu avec ses résultats semestriels et l'annonce d'une perte de 147 millions d'euros, plus importante que prévu.

Enfin, cette semaine a surtout été la semaine de l'or qui a enchaîné records sur records pour culminer à 1.152,80 dollars. Pour le pétrole, le baril de brut est revenu mercredi à plus de 80 dollars le baril dans le sillage de la publication des stocks américains. Les cours sont ensuite retombés à 77 dollars vendredi soir. Enfin, l'euro a été relativement stable, évoluant autour de 1,49 dollar.