L'Italie fait plonger les bourses européennes

Malgré la démission de Silvio Berlusconi, l'augmentation de la prime de risque sur l'Italie alimentée par les vives tensions observées sur les taux d'emprunts d'Etat italiens ont fait chuter le marché. Après avoir ouvert en hausse, l'indice parisien a terminé sur une baisse de plus de 2%.
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Après une ouverture dans le vert, la Bourse de Paris a, à l'instar des autres marchés européens, cédé du terrain malgré l'annonce du prochain départ de Silvio Berlusconi. Preuve que cette perspective ne résout pas le problème de fond sur l'état des finances publiques transalpines, de vives tensions ont été observées sur les taux d'emrpunts italiens. Provoquant au passage une augementation de la prime de risque sur l'Italie, qui a pesé sur l'ensemble des bourses occidentales. Au final, l'indice CAC 40 a abandonné 2,17% à 3.075,16 points, tandis que le FTSE Mib de Milan a rendu 3,78%, le DAX 2,21%, le Footsie 100 1,92% et l'Ibex 2,09%.

Alors que l'agenda des statistiques macro-économiques était allégé ce mercredi, le marché a donc réagi, dans un premier temps, aux annonces politiques. A commencer par l'annonce du prochain départ de Silvio Berlusconi de son poste de président du conseil italien.

Mais l'état des comptes publics italiens a provoqué un brutal retour à la réalité. Sur le compartiment obligataire, les taux d'états italiens se négociaient avec une prime historique depuis la création de l'euro en 1999, par rapport aux "Bund" allemands. L'écart de rendement a atteint un pic de 568 points de base. Le rendement des obligations souveraines italiennes à 10 ans a en effet dépassé le seuil critique de 7%, un niveau considéré par beaucoup d'investisseurs comme insoutenable sur la durée.

La situation a ravivé les craintes d'une propagation de la crise de la dette dans la zone euro. Ainsi, Christine Lagarde a estimé que la crise de la dette menaçait l'économie mondiale. La directrice générale du Fonds monétaire a en effet déclaré avoir le sentiment que "si nous n'agissons pas avec audace et si nous n'agissons pas ensemble, l'économie du monde entier court le risque d'une spirale d'incertitude, d'instabilité financière et d'un effondrement potentiel de la demande mondiale".

Par ailleurs, en Grèce, la situation tarde à se débloquer. Si George Papandréou a présenté sa démission a chef de l'Etat, Carolos Papoulias, à la clôture des marchés le nom de son successeur était encore inconnu. Après plus de 48 heures d?âpres négociations entre les chefs de file du Parti socialiste et de la Nouvelle démocratie, les deux principales formations grecques, deux personnalités sont encore en lice : Lucas Papademos, ancien vice-gouverneur de la BCE entre 2002 et 2010, et Filipos Petsalnikos, le président du parlement.

Seule annonce de nature à rassurer les investisseurs, la Chine a fait part d'une décélération de son inflation en octobre. Selon le Bureau national des statistiques, la hausse des prix à la consommation est revenue à 5,5% sur un an le mois dernier contre 6,1% en septembre, poursuivant ainsi le ralentissement amorcé après un pic à 6,5% en juillet.

Sur le front des valeurs

Le regain d'inquiétudes quant à la situation italienne a inversé la tendance du secteur financier. En progression de plus de 2 % dans les premiers échanges, les valeurs financières ont terminées en repli. Ainsi Axa a plongé de 4,87%, Société Générale de 3,01%, Crédit Agricole de 2,53% et BNP Paribas de 2,04%.

Preuve de l'inquiétude qui a régné sur le marché, les valeurs cycliques ont également chuté à l'image d'Alstom (-5,69%), d'ArcelorMittal (-5,52%), de Lafarge (-4,73%) ou encore de Peugeot (-4,34%).

Bouygues a reculé de 4,31%. Le titre a subi le changement de recommandation de Citigroup. L'intermédiaire ne préconise plus à l'achat mais la vente du titre.

Michelin (- 3,73%) a annoncé avoir retiré 405 millions d'euros de la vente de sa participation dans le sud-coréen Hankook. La cession de cet actif a permis au groupe de réaliser une plus-value de 255 millions d'euros.

A l'inverse, des valeurs défensives telles que Pernod Ricard (-0,64%), Danone (-0,72%) ou encore Essilor International (-1,20%) ont figuré parmi les meilleures performances de l'indice parisien.

Hors CAC

Ubisoft s'est octroyé 4,91%. Les investisseurs saluent la confirmation de l'objectif de retour à la rentabilité en 2011-2012. Annonce effectuée lors de la présentation des chiffres semestriels faisant état d'une perte nette de 37,1 millions d'euros au premier semestre 2011-2012, pour un chiffre d'affaires de 248,5 millions.

CGG Veritas a grimpé de 6,95%. Le groupe a annoncé un bénéfice net de 41 millions de dollars au troisième trimestre pour un chiffre d'affaires de 797 millions de dollars. Par ailleurs son carnet de commandes atteignait 1,24 milliard de dollars à la fin septembre. Le groupe de services pétroliers se dit "confiant" quant à la réalisation de ses objectifs 2011.

Dexia a plongé de 11%. La banque franco-belge a annoncé mercredi avoir décidé d'augmenter le capital de sa filiale française Dexia Crédit Local après les dépréciations que le groupe a dû enregistrer sur ses obligations d'Etat grecs.

Legrand a reculé de 4,25% dans le sillage de l'annonce de la cession de près de 9,2% du capital par les fonds gérés par KKR et Wendel.

Devise et Pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique a fini en forte baisse face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,359 dollar soit un repli de 1,69%. Dans le même temps, les cours de l'or noir évoluait en ordre dispersé. Le baril de Brent de la Mer du Nord perdait 0,40% à 114,55 dollars tandis que le WTI prenait 0,68% à 97,46 dollars.

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