Plongeon d'IBM, décollage du pétrole... Wall Street un brin désorientée

Une Bourse américaine sans direction claire, avec d'un côté la bonne tenue des secteurs de l'énergie (le pétrole touchant un plus-haut depuis trois ans) et des transports (l'aérien mais aussi le ferroviaire) et, de l'autre, le recul des valeurs financières mais surtout celui des valeurs tech, entre déception sur les résultats d'IBM et premiers effets concrets du scandale Cambridge Analytica sur le cours de Bourse de Facebook.
Le 20 octobre 2014 à la Bourse de New York (photo ci-dessus), IBM avait connu une descente aux enfers, l'action plongeant de 8%, après une chute du bénéfice de 99% et la cession de l'activité de fabrication de puces électroniques. Depuis, Big Blue, a continué à se recentrer sur les services d'informatique dématérialisée (le cloud) et l'intelligence artificielle, mais peine toujours, malgré de bons résultats sur la fin 2017.
Le 20 octobre 2014 à la Bourse de New York (photo ci-dessus), IBM avait connu une descente aux enfers, l'action plongeant de 8%, après une chute du bénéfice de 99% et la cession de l'activité de fabrication de puces électroniques. Depuis, Big Blue, a continué à se recentrer sur les services d'informatique dématérialisée (le cloud) et l'intelligence artificielle, mais peine toujours, malgré de bons résultats sur la fin 2017. (Crédits : Reuters)

Mardi soir, l'action IBM plongeait de 7,53%, effaçant d'un coup tous ses gains accumulés depuis le début de l'année. Hier mercredi, la Bourse de New York encaissait le choc, finissant sur une note mitigée, coincée entre la bonne tenue des secteurs de l'énergie et des transports et le recul aussi bien de l'action IBM que des valeurs financières.

  • L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 0,16%, soit 38,56 points, à 24.748,07 points.
  • Le Nasdaq, l'indice phare des valeurs technologiques, a gagné un tout petit 0,19%, soit 14,14 points à 7.295,24 points.
  • L'indice élargi S&P 500 s'est apprécié de 0,08%, gagnant 2,25 points à 2.708,64 points.

"Il y a une série de titres qui ont tiré le marché dans des directions opposées. Celui qui sort du lot est la forte hausse des cours du pétrole qui ont poussé le compartiment énergétique vers le haut", a déclaré David Joy, chargé de la stratégie marchés chez Ameriprise à Boston.

Bond du pétrole : un baril à 100 dollars pour bientôt ?

Les prix de l'or noir ont bondi de 3% sur le marché new-yorkais Nymex, portés par une baisse des stocks de pétrole brut et d'essence aux Etats-Unis et par des propos de sources disant que l'Arabie saoudite serait ravie de voir le baril atteindre les 100 dollars. Ce qui donne à penser que Ryad oeuvrera pour une prolongation de l'accord d'encadrement de la production de l'Opep même si ses objectifs initiaux sont en passe d'être atteints.

"Il y a une série de titres qui ont tiré le marché dans des directions opposées. Celui qui sort du lot est la forte hausse des cours du pétrole qui ont poussé le compartiment énergétique vers le haut", a déclaré à Reuters David Joy, chargé de la stratégie marchés chez Ameriprise à Boston.

De ce fait, les titres ExxonMobil (+1,14%) et Chevron (+1,94%) figurent parmi les plus fortes hausses du Dow tandis que le compartiment énergétique (+1,55%) a inscrit la meilleure performance sectorielle de la séance.

Coup de froid sur la Tech : IBM déçoit, Facebook recule

Après plusieurs années de ventes en berne, le groupe informatique américain IBM est parvenu à faire grimper son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre consécutif, mais ses prévisions pour l'ensemble de l'année ont déçu et son titre chutait mardi soir à Wall Street de 7,53%. C'était de loin la plus forte baisse du jour, après que le géant américain des services informatiques a annoncé des marges inférieures aux attentes au premier trimestre et dit anticiper pour l'ensemble de cette année un bénéfice sous le consensus de marché.

"C'est ce qui s'est produit le dernier trimestre en tout point. Mais une fois de plus la qualité des résultats n'est pas au rendez-vous", note Moshe Katri (Wedbush Securities), interrogé par Reuters. "Il ne s'agit pas forcément de croissance du chiffre d'affaires; il s'agit aussi de croissance rentable", ajoute-t-il, observant que l'héritage "hardware" d'IBM continue de grever ses marges.

Toujours dans le secteur technologique, l'action Facebook a reculé de 1,36% sous le coup d'un abaissement de recommandation par le courtier OTR Global, premier déclassement subi par le réseau social depuis que le scandale de détournement de données au profit de Cambridge Analytica a été dévoilé vers la mi-mars.

Chemins de fer américains : CSX joue la locomotive du Dow Jones

Le secteur des transports ferroviaires a pour sa part été dopé par le bond de 7,85% de l'action CSX Corp à la faveur de l'annonce de résultats meilleurs que prévu par le troisième opérateur de chemins de fer américain.

La bonne tenue de l'action CSX a notamment entraîné une progression de 1,68% de l'indice Dow Jones des transports .

Dans le transport aérien, cette fois, le titre United Airlines a gagné 4,81% après que la compagnie a fait état d'un bénéfice meilleur que prévu, grâce notamment à une hausse du prix des billets.

Bénéfices des entreprises du S&P : un record de... sept ans

Les bénéfices des entreprises du S&P 500 sont vus en hausse de 19,4% en moyenne au premier trimestre, ce qui serait leur meilleure performance en sept ans, selon des données Thomson Reuters.

"Même si la saison des résultats vient à peine de commencer, on observe (...) que le taux de croissance (des bénéfices) est légèrement supérieur à ce qu'on attendait", a déclaré Thomas Martin, gérant de portefeuille chez GlobAlt Investments, interrogé par Reuters.

Les financières freinées par les taux

Le recul des valeurs financières (-0,37%) a été le fait, selon des analystes, d'un nouvel aplatissement de la courbe des taux. L'écart entre les emprunts du Trésor à échéance longue et ceux à échéance courte s'est réduit pour le neuvième jour de suite, se retrouvant à plus bas depuis plus de 10 ans.

Ainsi, alors que Morgan Stanley a dégagé des résultats trimestriels record, la banque a seulement grapillé 0,04% mercredi...

"Le marché s'inquiète du rapprochement entre les taux d'intérêt de la dette américaine à court terme et long terme", avance Art Hogan, de Wunderlich Securities, interrogé par l'AFP. "Cela n'a rien d'alarmant pour l'instant mais historiquement, quand ces taux se rejoignent, c'est le signe précurseur d'un ralentissement économique."

Ainsi sur le marché obligataire, le taux d'emprunt des Etats-Unis à 2 ans évoluait mercredi au-dessus de 2,4%, à son plus haut niveau depuis 2008, tandis que celui à 10 ans se stabilise depuis février dans une fourchette limitée, entre 2,7% et 2,95%.

Mercredi, ce dernier montait vers 20H35 GMT à 2,869% contre 2,829% mardi soir. Le taux d'emprunt des Etats-Unis à 30 ans évoluait à 3,054% contre 3,020% à la précédente clôture.

Corée du Nord et contexte géopolitique incertain

Le contexte géopolitique incitait de son côté à la prudence mais semblait apporter un peu d'optimisme alors que le président américain Donald Trump a confirmé une rencontre secrète à Pyongyang entre le directeur de la CIA et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

"A court terme, trois facteurs influencent le marché", avance Alan Skrainka, responsable de la stratégie des investissements à Cornerstone Wealth Management. "L'apparente ouverture de discussions avec la Corée du Nord, un certain apaisement des tensions commerciales avec l'annonce par la Chine de la levée de restrictions pour les constructeurs automobiles étrangers, et bien évidemment la saison des résultats", énumère-t-il.

Optimisme consécutif à la réforme fiscale

"Visiblement la réforme fiscale et l'amélioration de l'économie ont profité aux entreprises et les investisseurs semblent particulièrement optimistes pour le reste de l'année", ajoute-t-il.

Le dollar a gagné 0,1% face à un panier de devises internationales.

Quelque 6,5 milliards d'actions ont été échangées contre une moyenne quotidienne de près de sept milliards sur les 20 dernières séances.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 19/04/2018 à 9:53
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Bref l'argent se redirige un peu vers l'économie réelle aux états unis grâce aux augmentations de salaires certainement ce qui désoriente les marchés financiers qui n'aiment pas que l'argent soit utilisé à bon escient, à savoir qui ne va pas dans leu...

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