« D'une année sur l'autre, on trouve les mêmes tendances de fond. Dans la Banque, on sent une demande de plus en plus importante pour les métiers d'experts techniques, et, du côté de l'Assurance, ça se maintient », observe Baptiste Lambert, manager de Robert Half Financial Services.

BANQUE : UN MARCHÉ MODÉRÉMENT ACTIF

La Banque reste l'un des plus gros recruteurs de France pour la population cadres supérieurs et cadres intermédiaires. 2015 devrait confirmer la tendance 2014 : le marché change structurellement, mais est modérément actif en termes de recrutements.

> En banque de détail, les besoins se répartissent entre fonctions supports pour les directions financière, des risques et de la conformité, et fonctions commerciales.
Si 2015 ne devrait pas voir d'amélioration notable pour les commerciaux en agence (conseillers clientèle particuliers, professionnels, entreprises...), ils sont incontournables et le niveau des recrutements sur ces postes devrait être maintenu.

En direction financière, la demande devrait plus particulièrement concerner les profils consolidation et les profils, très pénuriques, comptabilité réglementaire (SURFI, pour système unifié de reporting financier - anciennement BAFI), à partir de 3-4 ans d'expérience. En direction des risques, les profils risque crédit et risque marché sont toujours recherchés, comme, en direction de la conformité, les profils compliance, chargés de conformité, analyste ou contrôleur KYC (Know Your Customer) ou encore, déontologues.

« On parle de recrutements suffisamment importants pour avoir des difficultés à trouver les bons candidats », note Baptiste Lambert.

> En BFI (banque de financement et d'investissement), on ne peut parler de reprise significative en France. « Il s'agit plus de projets à la marge ou de remplacements de postes », indique Vincent Picard, associé Fed Finance. Pour trouver du dynamisme, il faut se tourner vers l'Asset Management. « L'industrie de la gestion d'actifs est performante en France et a besoin de profils contrôle interne, compliance, marketing, de commerciaux ainsi que de spécialistes des appels d'offres », ajoute-t-il. Pour ces profils-là, des opportunités existent autant au sein des filiales Asset Management des grandes banques qu'au sein de sociétés indépendantes.

ASSURANCE :  ÉVOLUTION DES RECRUTEMENTS SUR UN MARCHÉ RESSERRÉ

Le secteur, qui recrute 10.000 personnes par an (source Observatoire des métiers de l'Assurance), est une chaîne de valeur à part entière; aussi offre-t-il une grande diversité de métiers assez méconnus. 2015 s'annonce à la fois stable et évolutive. « Trois types de profils continueront d'être activement recherchés : les actuaires, les gestionnaires sinistres, les commerciaux », note Corinne Monteil, directrice générale de Nousassurons.com.

Pour traiter les problématiques réglementaires relatives à la réforme Solvency ou Solvabilité II (réforme réglementaire européenne du monde de l'Assurance), les compagnies continueront de chercher des profils compliance, risque, actuariat. Il existe un bon potentiel de recrutements en contrôle interne « où les équipes sont de taille importante et les missions, d'une complexité intéressante », indique Baptiste Lambert. Du fait du développement du e-commerce, les actuaires n'ont plus forcément besoin de prendre en compte le montant de la commercialisation d'un produit. Ils doivent en revanche « mener une veille juridique accrue car les métiers de l'Assurance sont soumis à plusieurs réglementations : Code l'Assurance, de la Mutuelle, de la Sécurité Sociale, Code pénal, Code civil, etc. », précise Corinne Monteil.

Côté gestion des sinistres, les compagnies d'Assurance et les mutuelles ont et auront besoin de gestionnaires qui « maîtrisent les garanties et ont un bon relationnel pour communiquer d'égal à égal avec des clients de mieux en mieux informés, dans un contexte où le nombre de procès augmente ; de plus, distinguer le commercial et la technique est dépassé aujourd'hui », poursuit notre interlocutrice.

Que ce soit en gestion ou en commercial, on passe d'une démarche centrée produit à une démarche centrée client. « Le développement des ventes importe mais la dimension d'accompagnement du client compte de plus en plus », confirme Vincent Picard. 2015 s'annonce favorable pour les commerciaux spécialistes des complémentaires Santé entreprise. Avec la généralisation de la complémentaire Santé à l'ensemble des salariés au 1er janvier 2016, comme le prévoit l'ANI (Accord national interprofessionnel), « beaucoup de compagnies et d'agents généraux vont voir leurs assurances individuelles Santé disparaître au profit des contrats collectifs », conclut Corinne Monteil.

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