Essaimage : devenez patron avec l'aide de votre employeur

Obtenir le soutien de son employeur pour créer ou reprendre une entreprise? C'est possible et cela porte un nom: l'essaimage. L'Agence pour la création d'entreprise (APCE ) a d'ailleurs réalisé un guide opérationnel de l'essaimage consultable en cliquant ici. Il se réalise dans deux situations. L'essaimage dit « à froid » est pratiqué par de grandes sociétés en dehors toute gestion de sureffectifs. Parmi elles, citons France Télécom Orange, EADS, Sanofi Aventis ou Véolia Environnement, membres de l'association pour le développement de l'initiative et de l'entrepreneuriat chez les salariés des entreprises (Diese). L'essaimage dit « à chaud », en revanche, s'adresse aux salariés dont l'emploi est ou doit être supprimé. "Dans une grande entreprise, le processus sera ainsi intégré à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), tandis que dans une PME, ils devront négocier de gré à gré", souligne Jean-François Lécole, PDG fondateur de Katalyse, cabinet de conseil en développement d'entreprise.

Lorsqu'un salarié est confronté à une proposition ou à une obligation, il doit négocier avec son employeur des aides. Elles sont d'abord d'ordre financier. « Un salarié peut obtenir, dans le cadre d'un PSE, de 10 à 25 000 ? en plus de ses indemnités de licenciement, observe Jean-François Lécole. C'est d'autant plus intéressant si plusieurs salariés ont un projet ensemble, et veulent par exemple proposer à leur entreprise d'externaliser le service informatique ». Un prêt à la personne ou à l'entreprise créée peuvent également être envisagés.
Deuxième type d'aide: le soutien logistique. L'employeur met à la disposition de l'essaimé des locaux, du matériel voire certains services. « Il est conseillé de signer une convention indiquant les termes de l'accord trouvé, suggère Jean-François Lécole. Il s'agit d'éviter, en cas d'accident, de se retrouver accusé de travail au noir. Mais les patrons de PME n'aiment guère la paperasse. Si le vôtre accepte de vous suivre dans un processus d'essaimage, il n'est pas indispensable de l'irriter par un excès de formalisme ».
Troisième type d'aide: la mise à disposition de compétences. L'employeur met le créateur en relation avec des banquiers, des fournisseurs ou fait appel à des intervenants spécialisés comme Katalyse.
Quatrième et dernier type d'aide: le coup de pouce au démarrage. L'entreprise quittée peut en effet devenir le premier client de l'entreprise créée. « Dans la mesure, bien sûr, où l'activité le permet, tempère Jean-François Lécole. Si vous vous lancez dans l'ostréiculture après avoir été cadre chez France Télécom, c'est plus difficile ».
Toutes ces aides ne peuvent suppléer une absence d'idée  lucrative et un solide business plan. De même, essaimer entraîne deux conséquences immédiates pour un cadre, selon le PDG de Katalyse: « plus de travail et moins d'argent ». Mieux vaut en avoir conscience avant de se lancer. Bonne nouvelle, en cas d'échec, le créateur a l'avantage de pouvoir bénéficier des Assedic, qu'il ait démissionné ou qu'il ait été licencié, sur la base de la rémunération qu'il percevait en tant que salarié.
 

 

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