Énergie : le bénéfice net du géant suisse Glencore a dégringolé de 75% en 2023 avec la normalisation du marché

Glencore a publié ce mercredi un chiffre d'affaires en baisse de 15% à 218 milliards dollars (environ 202 milliards d'euros) en 2023. Son bénéfice net a, quant à lui, chuté de 75%, à près de 4,3 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros). Le géant du négoce des matières premières, basé en Suisse, explique ces résultats par la normalisation des marchés de l'énergie.
Après l’annonce de ses résultats 2023, l'action de Glencore reculait de 3,77% à la Bourse de Londres.
Après l’annonce de ses résultats 2023, l'action de Glencore reculait de 3,77% à la Bourse de Londres. (Crédits : Arnd Wiegmann)

Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas pour Glencore. Le géant suisse, spécialiste du négoce des matières premières, a, en effet, terminé 2023 avec des résultats en baisse par rapport à l'année précédente. Son chiffre d'affaires a reculé de 15%, à 218 milliards dollars (environ 202 milliards d'euros). Son bénéfice net a quant à lui chuté de 75%, à près de 4,3 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros). Et son  Ebitda  (le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) qui est un indicateur clé de rentabilité, a fléchi de 50%, à 17,1 milliards de dollars (environ 15,8 milliards d'euros).

Le groupe explique ces replis par le reflux des cours du charbon, du gaz naturel liquéfié et, « dans une moindre mesure », du pétrole, dans un communiqué publié ce mercredi. Il faut dire que l'année 2022 avait été marquée par l'envolée des cours du charbon après le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, et plus globalement des prix des énergies, ce qui lui avait été profitable.

Dans le détail, la division de Glencore spécialisée dans le négoce des matières premières a enregistré un plongeon de 46% de son résultat d'exploitation, à 3,5 milliards de dollars. Elle a fait les frais en 2023 du retour d'un « environnement de marché plus stable » après une « volatilité extrême » en 2022 sur les marchés de l'énergie. Avec la baisse des cours, les actifs miniers du groupe ont accusé une baisse de 52% de leur excédent brut d'exploitation, à 13,2 milliards de dollars.

Après l'annonce de ses résultats, l'action de Glencore reculait de 3,77% à la Bourse de Londres.

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Dividende en baisse

Suite aux résultats 2023, le groupe suisse compte réduire son dividende à 0,13 dollar par action, contre 0,40 dollar au titre de l'exercice 2022, auquel s'était ajouté un versement supplémentaire de 0,04 dollar. Glencore explique cette diminution du dividende par sa prise de participation majoritaire dans Elk Valley Resources (EVR), qui regroupe les activités dans le charbon du groupe canadien Teck Resources.

L'exercice 2023 a été ponctué par un bras de fer avec ce groupe canadien. Pour s'en emparer, Glencore lui avait fait une offre complexe. Mais face au ferme refus des dirigeants, le groupe suisse avait tenté de rallier une partie des actionnaires, faisant capoter un projet sur lequel Teck Resources comptait les faire voter lors d'une assemblée générale extraordinaire. Pour éviter un camouflet, Teck Resources l'avait brusquement annulé. Glencore, qui a la réputation d'être coriace lorsqu'il jette son dévolu sur une entreprise, avait fini par l'emporter en lui faisant en novembre une offre de 6,93 milliards de dollars afin d'obtenir une participation de 77% dans EVR.

La transaction, sujette à approbation réglementaire, devrait être finalisée au « plus tard au troisième trimestre », selon le directeur général de Glencore, Gary Nagle, cité dans le communiqué.

Difficultés autour du nickel

Cette année 2024 pour le géant suisse devrait être marquée par le retrait de sa participation dans l'usine de production de ferronickel de Koniambo Nickel SAS (KNS) en Nouvelle-Calédonie, dont il est l'actionnaire principal. En raison d'importantes pertes, Glencore a déjà annoncé en début de semaine dernière mettre ce site en sommeil, dans l'attente d'un éventuel repreneur.

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Le nickel est essentiel à la fabrication de l'acier inoxydable et des batteries électriques, indispensables dans la transition énergétique. Mais son marché a été chahuté par une forte hausse des exportations indonésiennes, suite à des investissements chinois massifs dans le secteur, et à une révolution dans les techniques de raffinage qui ont permis d'utiliser du nickel de moindre qualité pour les batteries. Les prix de ce composant ont ainsi chuté d'environ 40% sur la seule année 2023, poussant de nombreux groupes à repenser leurs projets... ou à déprécier la valeur de leurs actifs. Une deuxième option choisie par le géant minier BHP, rival de Glencore. Il a en effet annoncé la semaine dernière qu'il allait réduire de 2,3 milliards de dollars la valeur de ses actifs australiens liés au nickel, invoquant les « conditions actuelles du marché ».

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 22/02/2024 à 8:55
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Le hold up est terminé, tout comme celui de BAYER durant le covid. Nos multinationales ressemblent à des junkies, dès qu'ils ont leur dose tout va mieux mais un temps seulement et de plus en plus court nécéssitan tde s'en injecter toujours plus toujo...

le 22/02/2024 à 9:29
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"tout comme celui de BAYER durant le covid. " PFYZER bien sûr même si BAYER a du s'en mettre aussi plein les fouilles on dispose de moins de preuves quand même.

à écrit le 21/02/2024 à 13:51
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Sans surprise l'éclatement de la bulle des voitures électriques subventionnées provoque l'effondrement du marché des matières premières...

à écrit le 21/02/2024 à 12:55
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2022, hausse des cours, hydrocarbures, charbon et miniers + hausse des flux des transactions au profit de la Russie > bénéfices en hausses. 2023, baisse des cours et baisse des flux négociés entre la Russie et l'UE > chutes des bénéfices.

à écrit le 21/02/2024 à 12:48
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Ben lorsqu'on se lance depuis une décennie dans des programmes de rachats d'actions propres irraisonnés, un jour ou l'autre on se paie deux corrections au prix d'une seule 😂🙈

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