BNP, SocGen et Crédit Agricole sont dans le viseur de Moody's

Les notations financières des trois grandes banques françaises ont été mises sous revue par l'agence de notation en raison de leur exposition à la dette publique et privée grecque.
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Les marchés ont très mal réagi ce mercredi à l'annonce par Moody's de la mise sous revue des notations financières de BNP Paribas, Société Généralecute; Générale et Crédit Agricolegricole. Alors que les incertitudes sur les modalités de participation du secteur bancaire européen au nouveau plan de sauvetage de la Grèce restent entières, l'agence de notation a souligné que « ces trois mises sous revue se concentreront en premier lieu sur l'exposition des banques à la dette publique et au secteur privé grecs, ainsi que la possible incohérence de leur notation financière avec un éventuel défaut ou une restructuration » de la dette du pays.

Moody's a précisé que sa procédure ne devrait pas aboutir à une dégradation de plus d'un cran pour BNP Paribas et Crédit Agricolegricole, et de plus de deux crans pour Société Généralecute; Générale. La banque verte bénéficie pour l'instant d'une notation « Aa1 », tandis que BNP Paribas et Société Généralecute; Générale sont moins bien notées d'un cran, à « Aa2 ».

Bien que ces dégradations restent limitées et hypothétiques, l'action de BNP Paribas a dévissé ce mercredi de 2,49 %, tandis que le titre Crédit Agricolegricole a reculé de 2,48 %. L'action Société Généralecute; Générale, quant à ellen a chuté de 2,55 %, Moody's ayant précisé que sa mise sous revue incluait également une réévaluation d'un soutien futur de l'État dans sa notation. Sur le marché des « Credit Default Swaps », ces produits de couverture contre un risque de défaut, le contrat sur BNP Paribas a atteint son plus haut niveau depuis janvier, à 126 points de base, tandis que ceux de Credit Agricole et de Société Généralecute; Générale grimpaient à 161 et 153 points.

Forte exposition à la dette

Moody's pointe notamment la très forte exposition à la dette publique de BNP Paribas (5 milliards d'euros fin 2010) et de la Société Généralecute; Générale (2,7 milliards au 31 mars), cette dernière étant en outre significativement impliquée dans l'économie grecque via sa filiale Geniki. Exposée à seulement 0,6 milliard d'euros à la dette publique, Crédit Agricolegricole est elle aussi fortement implantée en Grèce via Empokori, dont l'encours de prêts de détail atteignait 21,1 milliards à la fin mars.

Malgré cette exposition importante, la décision de Moody's peut surprendre. En mai dernier, l'agence Fitch avait au contraire estimé que l'exposition des grandes banques françaises à la Grèce ne justifiait pas d'action sur leur note, tout en précisant rester attentive à leur évolution. Selon les experts de Natixis, l'exposition de BNP Paribas représente ainsi 38 % de son résultat avant impôts de 2010, ce qui lui permettrait d'absorber toutes les pertes en cas de recouvrement nul.

Moody's a de son côté précisé qu'elle « pourrait prendre des décisions similaires pour d'autres banques exposées à la Grèce dans les prochaines semaines ». Et les banques allemandes, exposées à plus de 20 milliards d'euros, pourraient se retrouver à leur tour dans le collimateur de l'agence.

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