Les craintes de contagion de la crise grecque redoublent

Les taux des pays « périphériques » ont bondi à de nouveaux records, tandis que l'Espagne a dû limiter le montant de son émission de dette.
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La situation sur les marchés obligataires européens s'est de nouveau fortement dégradée ce jeudi. Toujours au coeur de la tourmente : la Grèce a vu le taux de ses obligations à 2 ans grimper au-delà de 30 % pour la première fois dans l'histoire, alors que les incertitudes sur la mise en place d'un second plan de soutien ne devraient pas être tranchées avant le 11 juillet prochain (voir page 5). Ce nouveau bond, qui porte la hausse à plus de 300 points de base sur la semaine, s'est propagé aux titres à 2 ans irlandais et portugais, dont les taux ont eux aussi grimpé à des plus hauts historiques de 12,98 % et 12,99 %. Plus inquiétant encore, les primes de risque demandées par les investisseurs sur les titres à 10 ans italiens et espagnols sont revenues à quelques encablures des sommets connus en novembre dernier, lors des négociations sur l'aide à l'Irlande.

Prime de risque en haussE

Dans cet environnement difficile, l'Espagne a péniblement levé un total de 2,8 milliards d'euros de dette à 8 ans et 15 ans, à des taux respectifs moyens de 5,35 % et 6,02 %. Alors qu'il prévoyait d'émettre entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros de dette, le Trésor ibérique a en effet dû composer avec une demande relativement faible de 6,7 milliards d'euros, en limitant la taille de son émission pour éviter un bond de ses coûts d'emprunt. Dans le sillage de l'opération, la prime de risque à 10 ans espagnole a augmenté de 8 points de base, à 274 points de base, soit près de 100 points de plus qu'à la mi-avril.

Outre l'impasse des discussions sur la participation des créanciers privés au prochain plan de soutien grec, qui fait craindre aux investisseurs des pertes significatives, le ministre des Finances irlandais Michael Noonan a relancé mercredi soir un autre dossier difficile, celui du secteur bancaire irlandais.

Le dirigeant a de nouveau estimé que les détenteurs d'obligations « senior » émises par Anglo Irish Bank et Irish Nationwide Building Society devraient encaisser des pertes. Or, comme dans le cas de la Grèce, Jean-Claude Trichet s'était opposé en février dernier à toute forme de défaut de paiements des établissements irlandais. Alors que les problèmes de la Grèce s'éternisent, les dirigeants européens pourraient avoir à juguler dans l'urgence un nouveau vecteur de contagion de la crise.

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