Le pic de consommation ne sauvera pas la croissance

Les achats de biens ont rebondi en juin, en partie grâce aux soldes. Une embellie insuffisante pour rattraper un deuxième trimestre décevant pour l'activité.
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Les ménages n'ont pas hésité à sortir le porte-monnaie en juin. Leur consommation en biens (produits manufacturés, alimentaire, et énergie, selon la nouvelle définition de l'Insee) a rebondi de 1,2 %, après avoir reculé en mai (? 0,3%) et en avril (? 1,5 %). Cette embellie doit beaucoup au calendrier des soldes. Ces dernières ont démarré dès le 22 juin, une semaine plus tôt que ne le prévoyait la loi jusqu'ici, permettant aux achats en biens durables et en textile-cuir de progresser sur le mois (de 2,5 % et 4,3 % respectivement).

Le secteur automobile également a repris des couleurs après les sévères corrections survenues dans le sillage de l'arrêt de la prime à la casse (voir illustration). Les achats de véhicules ont ainsi progressé de 2,2 % en juin, alors qu'ils avaient baissé de 10,3 % en avril et de 1,8 % en mai.

La remontée de la consommation en juin n'a toutefois pas été suffisante pour effacer les reculs des deux mois précédents. Au deuxième trimestre, elle fléchit au final de 1,8 %, confortant le scénario de l'Insee, qui table sur un recul de 0,4 % de la consommation totale des ménages (biens et services) sur le trimestre. Traditionnel soutien de la croissance française, il est donc désormais acquis que la consommation ne sauvera pas la progression du PIB au deuxième trimestre, annoncée depuis des semaines en fort ralentissement (+ 0,2 % seulement, selon l'Insee).

Poids du chômage

Les regards se tournent désormais vers le troisième trimestre. Selon l'Insee, la consommation de services s'apprête à retrouver son rythme d'avant la crise (+ 0,4 % par trimestre). Elle tirerait ainsi la consommation totale, qui afficherait en 2011 la même progression qu'en 2010 (+ 1,2 %). À cela près que la confiance des ménages ne remonte qu'au compte-gouttes. Bien qu'ayant progressé de 3 points en juillet, elle reste obstinément 15 points sous sa moyenne de long terme.

Difficile également d'oublier le poids du chômage, qui pèse sur les salaires et donc sur le pouvoir d'achat. Le ministère du Travail a annoncé récemment une hausse de 1,5 % du nombre de demandeurs d'emploi en juin sur un an et d'une progression de 10 % du nombre de chômeurs de longue durée (plus du tiers des inscrits à Pôle emploi). Une étude de Pôle emploi parue la semaine dernière montre combien la reprise peine à créer de l'emploi. Les effectifs salariés sont bien repartis à la hausse en 2010 (+ 0,9 %, soit 143.600 salariés supplémentaires), mais les deux années de baisse (-0,5 % en 2008 et  -1,7% en 2009) ont représenté en cumulé 356.200 postes perdus.

 

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