La BCE devrait allonger la durée de ses prêts aux banques

À défaut de baisser ses taux, la BCE pourrait reprendre ses opérations de refinancement à un an.
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C'est une nouvelle tuile qui s'est abattue sur l'Europe à la veille du dernier conseil de la Banque centrale européenne présidé par Jean-Claude Trichet, dont le mandat s'achève fin octobre. L'agence Moody's a dégradé de trois crans la note de la dette souveraine de l'Italie, la ramenant de Aa2 à A2, tout en lui maintenant une perspective négative, en vue d'un éventuel déclassement supplémentaire.

Certes, après la mise sur surveillance de l'Italie à la mi juin par l'agence et sa dégradation décidée par son homologue Standard & Poor's fin septembre, la décision de Moody's était attendue. Ce qui l'était moins, ce sont les mises en garde proférées à l'encontre des pays de la zone euro qui ne sont pas notés AAA. Dans le viseur : l'Espagne que Moody's pourrait dégrader dans les mêmes proportions que l'Italie.

Rassérénés par le plan de recapitalisation des banques qui se profile en Europe, les marchés n'en sont pas moins restés relativement sereins, l'euro se réinstallant au dessus de 1,33 dollar après sa chute à 1,3140 la veille, au plus bas depuis janvier. Le billet vert est resté sous le choc de l'annonce par Ben Bernanke mardi du possible lancement d'une « QE3 », une troisième phase d'assouplissement quantitatif, si l'affaiblissement de l'économie américaine rendait à nouveau nécessaire le recours à la planche à billets. L'euro a également bénéficié des intentions affichées par le FMI d'intervenir sur le marché de la dette souveraine de la zone euro, aux côtés du Fonds européen de stabilité financière et d'une déclaration fracassante de la chancelière allemande. Angela Merkel a déclaré que Berlin était prêt à modifier les traités européens pour faire avancer la zone euro. De quoi remettre un peu de baume au coeur des investisseurs, las de voir les responsables politiques temporiser et qui ont placé tous leurs espoirs dans une action énergique de la BCE pour sortir de la crise.

Baisse en novembre

Après avoir mis entre parenthèses le cycle de hausse des taux le mois dernier, les « Sages » du conseil de la banque centrale de Francfort ne devraient pas appuyer pour autant sur la détente dès ce jeudi et maintenir le taux directeur de la BCE à 1,5 %, concervant l'option baisse du loyer de l'argent pour novembre. En revanche, il semble acquis, face aux tensions intervenues depuis lors sur le marché monétaire, qu'elle va rallonger la durée moyenne de ses concours au système bancaire. Jean-Claude Trichet devrait annoncer de nouvelles opérations de refinancement à six mois en quantités illimitées, comme il l'avait fait en août et pourrait même exhumer les opérations à un an, abandonnées en décembre dernier.

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