Son destin a basculé en l'espace d'une nuit. Trop d'alcool, une violente dispute conjugale à l'aube et une balle tirée à bout portant, contre lui-même, dont la trajectoire, passée proche du cœur, a été qualifiée de « miraculeuse » par le procureur de Mont-de-Marsan, Olivier Janson. Le drame s'est déroulé lundi dernier, dans la caravane du chanteur guitariste gitan installée sur une aire d'accueil, dite « de grand passage » près de Biscarrosse. Stupeur, incrédulité... Comment le sympathique vainqueur de The Voice a-t-il pu se retrouver au cœur d'un fait divers aussi sordide ?
Après être revenu sur sa version initiale, celle d'un tir accidentel, Kendji Girac a finalement avoué avoir voulu « faire peur » à sa femme, « en simulant une tentative de suicide » après qu'elle lui a annoncé son intention de le quitter avec leur fille de 3 ans. « Je voulais faire entendre le bruit de la détente à Soraya. Je voulais qu'elle me dise d'arrêter et qu'elle ne parte pas. J'étais saoul au point de ne plus savoir quoi faire », a reconnu le chanteur de 27 ans aux 5 millions d'albums vendus. Toujours hospitalisé, mais hors de danger, son avenir s'écrit désormais en pointillé, avec beaucoup de questions sur la suite de sa carrière.
Pour l'heure, sa maison de disques (la major Universal) comme son tourneur restent silencieux. Ses deux producteurs ont en revanche publiquement « regretté » que le procureur de la République, « ait cru bon de divulguer l'intimité de la vie privée de Kendji Girac » lors de la conférence de presse donnée jeudi dernier. Le musicien Vianney, qui a partagé un duo avec le chanteur (Le Feu) s'est fendu d'un message sur X : « Un procureur multicasquette ! J'espère que la presse people lui enverra des fleurs. »
« Fais une thérapie »
L'écrivain Nicolas Mathieu a également réagi sur son Instagram : « Quand le procureur de la république balance ta consommation de coke et d'alcool, non sans ajouter que t'as fait semblant de te suicider parce que ta copine voulait te quitter. » Le débat est lancé, en témoigne la lettre au vitriol adressée à Kendji Girac par l'autrice Andréa Bescond. « Sache que menacer de se suicider quand un·e partenaire souhaite interrompre une relation, c'est une torture psychologique infligée à l'autre. » Et de conclure par cette invitation : « Fais une thérapie. »
De gendre idéal à conjoint alcoolisé adepte du chantage au suicide (simulé ou non), c'est peu dire que l'image de Kendji Girac se retrouve écornée. Pour Jean-Pierre Pasqualini, directeur des programmes de la chaîne musicale Melody TV, cette affaire aura forcément des conséquences sur la carrière du chanteur : « Comme tous les artistes issus d'un talent show, ses fans se composent en grande majorité d'enfants et de préados. Une partie importante de son public risque de disparaître, des mamans ne vont pas cautionner ses agissements. Consommer de l'alcool et de la cocaïne cadre mal avec son image d'artiste populaire. »
Depuis la fin de sa tournée marathon, en septembre 2023, Kendji Girac préparait un nouvel album. Un projet évidemment renvoyé à des jours meilleurs. « Il a toujours eu la baraka, Kendji est un miraculé, ce sera difficile, mais il reviendra », veut croire Jean-Pierre Pasqualini. Touché au poumon, il devra se remettre sur pied physiquement, soigner ses addictions et les tempêtes intérieures qu'il avait déjà abordées en chansons. Les revers du succès : « Ce n'est pas ma vraie vie, les photos que je publie. Loup solitaire, j'ai si peu d'amis » (Amigo). Sa pudeur étouffante : « Pour m'ouvrir, j'ai besoin de ma voix/Je souris même en souffrance. Des SOS en silence » (J'ai tendance).
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