Paris Perfume Week : l’art olfactif enfin célébré dans la capitale

Le premier salon du parfum en France a ouvert ses portes jeudi 21 mars au Bastille Design Center. Conférences, expositions et découvertes d’une cinquantaine d’exposants pour une plongée dans l’art peu connu de la parfumerie.
La Paris Perfume Week se tient jusqu'au 24 mars au Bastille Design Center
La Paris Perfume Week se tient jusqu'au 24 mars au Bastille Design Center (Crédits : DR)

« C'est un coup de projecteur bienvenu pour les parfumeurs indépendants », se réjouit Anatole Lebreton en regardant son stand où ne cessent de défiler les visiteurs. Fondateur de sa marque éponyme, le créateur autodidacte était jusqu'alors démuni lorsqu'il s'agissait de présenter ses produits. « En Italie, il y a déjà un salon, équivalent du Pitti Uomo, pour le parfum. En France nous devions communiquer nous-mêmes, sans espace pour toucher un plus grand public ».

Loin de présenter les parfums des grandes maisons, l'objectif de la Paris Perfume Week créée par le mouvement culturel olfactif Nez est de mettre en avant le savoir-faire des maisons de parfumerie françaises et internationales. Parmi elles, des marques relancées récemment telles que Cherigan ou Coty exposent leurs gammes et leurs nouveautés, chargées de l'histoire de ces noms d'un autre siècle.

Découvrir l'art du parfum

Ce week-end se tiendront également des conférences grand public auxquelles participeront des nez tels que Francis Kurkdjian (Dior). Au sous-sol, une exposition immersive fait voyager petits et grands à travers les fragrances de la maison Parfum d'Empire pour célébrer ses 20 ans. Plonger la main au milieu de tissu imprégnés d'essence de cuir, ou gravir quelques marches pour aller respirer les odeurs d'herbes peu utilisées par les grands noms, avant de découvrir sous les différentes cloches ces senteurs dans leur état le plus pur, invitent le visiteur à un voyage olfactif entre Orient et Occident. Pour les plus curieux, un espace librairie est mis à disposition. Feuilleter les revues Nez ou découvrir le témoignage de Jean-Claude Ellena (Hermès) sur ses dizaines d'années de métier, tout en buvant un café est parfaitement possible, et conseillé pour laisser à ses sens le temps de se reposer entre deux expériences olfactives.

Initiés et novices peuvent aussi découvrir le programme Hors-les-murs, organisé dans une trentaine de lieux à travers la capitale. Visites d'ateliers, conférences ou visite de boutiques historiques sont proposées grâce au partenariat avec la Fragrance Foundation. Une navette passe même plusieurs fois par jour au Bastille Design Center, pour faire découvrir aux visiteurs la première boutique Coty dans le Marais, inaugurée pour l'évènement. Tester les parfums au salon, puis craquer pour l'un d'entre eux en magasin, emmené par navette privée. Le monde de la parfumerie française fait redécouvrir son luxe et son excellence. Un bon moyen de rappeler que du premier parfum européen créé en France en 1370 pour une reine de Hongrie, en passant par Grasse sous le Roi Soleil et les jus des maisons de Haute Couture au vingtième siècle, les effluves tricolores sont plus qu'une fierté nationale. L'étendard des senteurs du continent tient enfin salon.

Jusqu'au 24 mars, 74, boulevard Richard-Lenoir (Paris 11e).

perfume-week.com

Les parfums de niche

La majorité des exposants présents au salon étant indépendants,  beaucoup présentent des parfums « de niche ». Peu connues du grand public, avec des productions en petite quantité de façon artisanale, ces maisons tombées en désuétude avec l'avènement du mass market reviennent en odeur de sainteté depuis quelques années.  Plus chers qu'un parfum fabriqué pour la grande distribution, placés encore au-dessus de ceux des maisons de luxe en termes de prix (compter au minimum 180 euros), ces effluves sont créées à partir d'ingrédients de qualité supérieure comme des huiles essentielles concentrées, et des plantes rares. Les clients en quête de parfums originaux sont de plus en plus nombreux. « Quand on cherche un bon vin, avec un équilibre innovant, on va chez un caviste. Quand on cherche un parfum de cet acabit, on se tourne vers les parfums de niche » conclue Anatole Lebreton.

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