
Ils séduisent les amateurs de glisse qui sont prêts à mettre le prix : certaines paires peuvent monter jusqu'à 4 000 euros, selon la personnalisation et les matériaux utilisés. La clé du succès ? Un savoir-faire artisanal d'exception. Ils seraient une centaine d'artisans, en France, à fabriquer des skis entièrement à la main, faisant ainsi l'équilibre entre tradition et technologie moderne. Parmi eux, Rabbit on the Roof (1), fabricant de skis freeride installé à Chamonix, sélectionne les meilleurs bois et matériaux - noyau en frêne massif scié dans son atelier, semelles typées course, fibres triaxiales, carbone -, « ne travaille que sur commande » et se donne la mission de « créer LE ski qui amènera du plaisir et qui sera techniquement juste ». Sa clientèle ? Des particuliers essentiellement, « qui ont fait le tour du ski industriel ». Des skieurs aisés, aussi (ses skis se vendent entre 1 600 et 2 500 euros).
Gueule de Bois (2), luthier et créateur de skis à partir d'essences de bois locales (frêne, châtaignier, épicéa, peuplier...), propose deux types de skis, pour deux types de clientèles bien distinctes. Le prix de ses patins, qu'il conçoit dans son atelier près de La Plagne, varie de 850 euros à 3 000 euros. Les premiers sont prisés des « passionnés de ski engagés dans une démarche écoresponsable et qui n'ont pas forcément de gros moyens », alors que les seconds sont appréciés « des skieurs de Courchevel ou de Val-d'Isère qui souhaitent une personnalisation, comme une incrustation de nacre par exemple ». Un prix plus élevé qu'un ski industriel, mais un ski bien plus durable : « jusqu'à cinq cents jours de glisse en gardant les performances du départ », selon Daniel Serre, fondateur d'Aluflex (3), entreprise établie à Marignier, qui produit environ 650 paires de skis 100 % artisanaux par an.
« Une dizaine d'années », selon Antoine Dénériaz (4), champion olympique (Turin, 2006) qui a lancé sa marque de skis de luxe et personnalisables en 2018. Installé à Doussard, près d'Annecy, il conçoit environ 300 paires chaque année, dont les matériaux sont, là aussi, sélectionnés avec précision - les billes de bois sont certifiées FSC et issues principalement de frênes, de noyers ou d'acacias. Ils sont unanimes : il s'agit là d'un métier passion qui ne connaît pas vraiment la crise. Rabbit on the Roof, qui entend privilégier « la passion de la fabrication plutôt que la rentabilité économique », note une hausse d'environ 20 % de son chiffre d'affaires chaque année. Aluflex, dont le chiffre d'affaires augmente également, n'a pour autant pas l'ambition de grossir et compte simplement « rester artisanal ».
1. rabbitontheroof.net/fr
2. gueuledebois-planchesetguitares.com
3. shapersalpins.com
4. deneriaz-ski.com
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