Ramaphosa appuie les poursuites anti-corruption en Afrique du Sud

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(Crédits : Siphiwe Sibeko)

JOHANNESBURG (Reuters) - Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa, élu le mois dernier à la tête du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, s'est félicité jeudi des procédures judiciaires engagées contre des entreprises accusées de corruption.

Dans un discours télévisé, il a parallèlement promis que l'ANC apporterait à l'Afrique du Sud la certitude politique "cruciale" pour attirer les investissements et relancer l'économie.

"L'Autorité judiciaire nationale (NPA) a commencé à agir et nous nous en félicitons, nous nous félicitons des actions qu'elle entreprend et nous l'encourageons à agir d'urgence", a déclaré Ramaphosa, qui tente de se démarquer des scandales entourant le gouvernement du président Jacob Zuma.

"Nous voulons traiter la pourriture. Il est inacceptable, totalement inacceptable, que des entreprises qui sont la propriété de la nation et qui ont été créées pour bénéficier au peuple, aient été détournées, capturées par des intérêts particuliers", a-t-il poursuivi.

Le parquet sud-africain a annoncé mercredi qu'il avait notifié à la société de conseil McKinsey le gel de 1,6 milliard de rands (130 millions de dollars environ) décidé en fin d'année dernière par un tribunal de Pretoria dans le cadre d'un contrat conclu avec l'entreprise publique de production et de distribution d'électricité Eskom.

Pour décrocher ce contrat, McKinsey, qui s'était associé pour l'occasion avec la société Trillian, est soupçonné d'avoir laissé cette entreprise liée à la famille Gupta, des proches du président Zuma, s'accaparer des actifs d'Eskom en 2016.

Le président sud-africain et la famille Gupta démentent toute malversation.

Les frères Ajay, Atul et Rajesh Gupta sont accusés par l'agence sud-africaine de lutte contre la corruption de détournement de fonds publics.

L'Alliance démocratique, principale formation de l'opposition, réclame des poursuites judiciaires contre Zuma et les Gupta. "Ce n'est un secret pour personne que le président Zuma est extrêmement compromis et impliqué dans cette affaire par le biais de ses relations notoires avec les Gupta", a déclaré Mmusi Maimane, le chef de file de l'AD, dans un communiqué.

La firme McKinsey a annoncé qu'elle coopérerait avec les autorités judiciaires sud-africaines. Elle a lancé une enquête interne sur son partenariat avec Trillian et dit avoir cessé de travailler avec elle en mars 2016.

La direction de l'ANC doit parallèlement discuter en cette fin de semaine d'une éventuelle démission de Zuma, que l'élection de Ramaphosa a fragilisé, a-t-on appris lundi de sources informées au sein de l'ANC.

Le second mandat présidentiel de Zuma s'achève en 2019 mais le chef de l'Etat peut être forcé à la démission par un vote de défiance au parlement ou par une décision de la commission nationale exécutive de l'ANC, qui se réunit à partir de ce jeudi.

(Mfuneko Toyana et Ed Stoddard; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)