Kingfisher prudent sur le marché britannique, le titre chute

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Kingfisher: benefice meilleur que prevu, perspectives mitigees[reuters.com]
(Crédits : Darren Staples)

par James Davey

LONDRES (Reuters) - Kingfisher, le numéro deux européen du bricolage, a publié mercredi un bénéfice annuel légèrement meilleur qu'attendu mais a averti sur les conditions d'activité "plus incertaines" au Royaume-Uni, faisant chuter son cours de Bourse.

Le titre a perdu jusqu'à 8% en début de séance après l'annonce par le groupe d'un ralentissement des ventes de ses enseignes britanniques B&Q et Screwfix au quatrième trimestre, clos fin janvier, de son exercice 2017-2018.

L'accélération de l'inflation au Royaume-Uni en conséquence de l'appréciation de la livre après le vote du Brexit pèse sur le pouvoir d'achat des consommateurs, et les distributeurs traditionnels sont aussi confrontés à la concurrence du commerce en ligne.

Les ventes à périmètre comparable de B&Q ont reculé de 5,1% sur les trois mois au 31 janvier et celles de Screwfix ont décéléré à +7,1% contre 10,2% au trimestre précédent.

Kingfisher a expliqué ce résultat par un fléchissement de la demande pour les achats importants, comme les cuisines.

"La confiance n'est pas formidable actuellement", a concédé la directrice générale Véronique Laury devant la presse.

"Il y a des incertitudes autour de l'économie britannique et l'inflation supérieure aux hausses de salaires incite les consommateurs à la prudence", a renchéri la directrice financière Karen Witts.

CHIFFRE D'AFFAIRES EN HAUSSE DE 3,8%

Le titre Kingfisher, en hausse de 14% sur les six derniers mois, chute de 7,31% à 313 pence vers 11h30 GMT à la Bourse de Londres après un creux à 309p. Ce niveau confère au groupe, également propriétaire des enseignes Castorama et Brico Dépôt en France, une capitalisation boursière de 6,7 milliards de livres (7,7 milliards d'euros).

Le distributeur de revêtements de sols Carpetright et le groupe d'ameublement ScS ont aussi fait état de performances mitigées mercredi et le principal concurrent britannique de Kingfisher, Bunnings/Homebase, est en grande difficulté.

"Nous pensons que le marché britannique du bricolage est en phase de ralentissement", a déclaré Richard Chamberlain, analyste chez RBC Europe.

Véronique Laury a précisé que le marché français était "encourageant mais volatil", tandis que le marché polonais, où Kingfisher est aussi présent, est mieux orienté.

Kingfisher a fait état d'un bénéfice imposable ajusté de 797 millions de livres pour l'exercice clos le 31 janvier, en hausse de 1,3% et supérieur au consensus qui était à 783 millions de livres.

Le chiffre d'affaires a progressé de 3,8% à 11,7 milliards de livres et le groupe a relevé son dividende de 4% à 10,8 pence.

Kingfisher vient de boucler la deuxième année de son plan de redressement sur cinq ans censé lui permettre d'accroître son bénéfice de 500 millions de livres par an à partir de 2021.

Le plan, d'un coût de 800 millions de livres sur cinq ans, prévoit d'unifier les gammes de produits des différentes enseignes, de développer les ventes en ligne et de dégager des économies de fonctionnement.

Véronique Laury a fait état de "bons progrès" et s'est dit confiante dans la réalisation du plan. Elle a ajouté qu'il était trop tôt pour évaluer l'impact pour Kingfisher d'une éventuelle sortie du marché de Bunnings/Homebase, qui est une filiale du groupe Westfarmers.

Kingfisher est le deuxième groupe de bricolage en Europe derrière le français Groupe Adeo, maison mère de Leroy Merlin.

(James Davey, Véronique Tison pour le service français)