Les salariés de Bosch à Rodez votent la fin du blocage

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(Crédits : Michaela Rehle)

TOULOUSE (Reuters) - Les salariés de Bosch Rodez ont voté vendredi la fin du blocage du site aveyronnais mis en place en milieu de semaine afin d'obtenir de l'équipementier automobile "un nouveau projet industriel" et des "garanties de volumes".

Le site d'Onet-le-Château, dédié exclusivement à la fabrication et l'usinage de composants pour les moteurs diesel, est l'une des usines françaises les plus exposées à la baisse accélérée de ces motorisations en France et en Europe. Il emploie 1.600 personnes.

Fin janvier, la direction du groupe allemand s'est engagée à investir 14 millions d'euros pour moderniser l'une des deux lignes de production, sous réserve qu'un accord de compétitivité soit signé par le personnel sur la période 2018-2021.

Depuis lundi matin à l'appel de l'intersyndicale SUD/CFDT/CFE-CGC et CGT, le personnel effectuait un barrage filtrant à l'entrée du site. La mobilisation s'était durcie mercredi, la veille de la venue à Rodez de Jean-Pierre Floris, délégué interministériel aux restructurations d'entreprises.

"Les salariés ont voté en assemblée générale la levée du blocage du site suite aux avancées obtenues dans le cadre du protocole de fin de conflit. Les conditions sont réunies pour rouvrir le dialogue social. La direction doit nous envoyer la semaine prochaine le calendrier de négociation autour de l'accord transition ", a déclaré à Reuters Yannick Anglarès, secrétaire CGT Bosch Rodez.

En réponse aux garanties demandées par les syndicats, la direction de Bosch s'est engagée à assurer au site 8% de la production européenne d'injecteurs, "quelle que soit l'évolution de la technologie", sur les trois ans et demi qui viennent.

"Ces volumes assurent une charge à 100% de la ligne de production qui doit être modernisée. Nous avons également obtenu pour la même période une garantie de volumes portant sur 5,5 millions de buses d'injection et 20 millions de bougies de préchauffage", dit Pascal Raffanel, délégué syndical CFE-CGC.

PAS DE GEL DE SALAIRES

Sur le volet de la diversification du site, demandée par l'Etat et le personnel, la direction de Bosch a mis en place "un groupe de réflexion industrielle" qui comptera à terme dix personnes chargées de trouver de nouveaux débouchés dans l'automobile hors injection, l'aéronautique, l'horlogerie, le médical et les activités liées à l'hydrogène.

"Dans le cadre de cette diversification, une enveloppe estimée à 30 millions d'euros pourrait être investie, uniquement pour le parc machine, sans compter les salaires", ajoute Pascal Raffanel.

Pour les syndicats, la dernière avancée est d'avoir obtenu que le recours à l'activité partielle sur la période 2018-2021 ne soit plus compensé par un gel des salaires.

"La contrepartie des salariés sera discutée chaque début d'année en fonction du coût réel de l'activité partielle sur l'année précédente", précise le syndicaliste.

La question "mécanisme de prise en charge" de l'activité partielle fait justement partie des points de l'accord de transition que les syndicats veulent négocier.

"Quand un salarié est en activité partielle, il touche 70% de son salaire brut. L'Etat prend 30% à sa charge et l'employeur 40%. Bosch ne veut pas aller au-dessus de 15% et demande aux salariés d'assumer les 25% restants. Cela doit se négocier", explique Yannick Anglarès pour la CGT.

Le groupe allemand Bosch est présent en France depuis 1899 où il compte 23 sites et quelque 7.600 salariés. En 2016, Bosch France a réalisé un volume d'affaires de plus de 3 milliards d'euros sur le territoire national.

(Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)