Trump attendu à Londres sur fond de manifestations et de crise du Brexit

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(Crédits : Pool New)

par Alistair Smout et Michael Holden

LONDRES (Reuters) - Londres se prépare à recevoir jeudi Donald Trump pour la première visite du président américain en Grande-Bretagne depuis son élection à la Maison blanche.

Ce séjour, au cours duquel les adversaires du président américain ont promis de manifester bruyamment leur opposition à sa politique, s'inscrit entre un sommet de l'Otan à Bruxelles et une rencontre le 16 juillet à Helsinki avec le président russe Vladimir Poutine.

La visite aurait pu mieux tomber pour la Première ministre britannique Theresa May, dont les dernières propositions sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, contestées au sein de son Parti conservateur, ont entraîné les démissions du secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, et du ministre chargé du Brexit, David Davis.

A cette occasion, Donald Trump a évoqué la "tourmente" que connaît actuellement, selon lui, le Royaume-Uni et a rendu hommage à son "ami" Boris Johnson. Il n'a d'ailleurs pas exclu de s'entretenir avec lui lors de sa visite, ce qui ne devrait pas vraiment plaire à Theresa May.

Donald Trump est un partisan déclaré du Brexit, qui s'inscrit à ses yeux dans le cadre élargi de la "révolte" populaire l'ayant également conduit à la Maison blanche.

Au lendemain du référendum de juin 2016 sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, il se trouvait en Ecosse et avait alors salué dans le "oui" au Brexit "une grande chose".

"RELATION SPÉCIALE"

L'ambassadeur des Etats-Unis à Londres, Woody Johnson, a tenu à rappeler la "relation spéciale" entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. "Theresa May a été la première dirigeante étrangère à se rendre aux Etats-Unis lorsque Donald Trump est devenu président. Cela indique combien il (Trump) apprécie l'autorité de la Première ministre", a-t-il dit.

La venue du président américain ne va pas sans provoquer des remous. Lorsque l'invitation a été lancée l'an dernier, plus d'un million huit cent mille personnes ont signé une pétition pour dénoncer une visite d'Etat qui pourrait, selon eux, embarrasser la reine Elizabeth.

Des milliers de policiers ont été mobilisés pour l'occasion et une clôture métallique a été installée autour de la résidence de l'ambassadeur américain dans le centre de Londres, où Donald Trump passera la nuit de jeudi à vendredi.

L'ambassade a invité mardi les Américains présents à Londres à la vigilance pendant la visite de Trump, en cas de débordements lors des manifestations prévues.

Plus de 50.000 personnes ont annoncé leur intention de manifester vendredi pour dénoncer la visite du président américain. Un grand ballon orange, représentant Trump en couche-culotte, devrait flotter près du Parlement de Westminster.

Donald Trump sera reçu vendredi après-midi au château de Windsor par la reine, avec laquelle il prendra le thé. Dans la soirée, le président et son épouse partiront pour l'Ecosse où ils passeront le week-end.

L'un des ministres de Theresa May, David Lidington, a invité mercredi la population britannique à lui réserver un bon accueil "en raison de l'étroite coopération entre les deux pays en matière de sécurité".

(Avec Andrew MacAskill et Elizabeth Piper; Guy Kerivel pour le service français)