Barcelone commémore les attentats islamistes

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Barcelone commemore les attentats islamistes[reuters.com]
(Crédits : Stringer)

BARCELONE (Reuters) - Les drapeaux étaient en berne vendredi à Barcelone, un an jour pour jour après les attentats islamistes qui ont fait 16 morts et une centaine de blessés dans la capitale de la Catalogne et dans une station balnéaire plus au sud.

Mais ce premier anniversaire intervient dans un contexte de tensions politiques entre Barcelone et le pouvoir central, à Madrid.

Une cérémonie du souvenir s'est tenue dans la matinée sur la Plaza de Catalunya, au sommet de la Rambla, en présence du roi d'Espagne Felipe VI, du président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, de la maire de Barcelone, Ada Colau, et du président de l'exécutif régional de Catalogne, Quim Torra.

Le 17 août 2017, une attaque au véhicule bélier a semé la mort sur la Rambla, principale artère touristique de la capitale de la Catalogne, avant un nouvel attentat, commis dans la soirée dans la ville côtière de Cambrils, à 120 km plus au sud.

La double opération avait été planifiée par une cellule djihadiste regroupée autour d'un ancien imam à Ripoll, une commune située sur les contreforts des Pyrénées. Elle a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Quatorze passants ont été tués sur les Ramblas, un quinzième dans la fuite du conducteur de la camionnette. Une femme a péri dans l'attaque de Cambrils.

Des douze membres identifiés de la cellule islamiste, huit ont péri, soit tués par les forces de sécurité, soit victimes d'une explosion accidentelle alors qu'ils manipulaient des explosifs. Les quatre autres ont été arrêtés.

Vendredi, en dépit de l'atmosphère de respect et de la demande explicite des familles des victimes de laisser la politique de côté, l'ombre des tensions entre les indépendantistes catalans et le pouvoir central a plané sur les cérémonies.

Deux grandes bannières contre la présence du roi et de son épouse Letizia ont été déployées. Une d'elle, accrochée à un bâtiment de la Plaza de Catalunya, proclamait que "le roi d'Espagne n'est pas le bienvenu dans le pays catalan".

Plus tôt dans la journée, des proches de victimes avaient déposé des gerbes de fleurs sur la mosaïque du peintre Joan Miró qui orne la Rambla depuis les années 1970 et qui est devenue depuis les attentats de 2017 un lieu de recueillement.

Le socialiste Pedro Sanchez, arrivé à la tête du gouvernement espagnol en juin à la suite du renversement du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, s'est attelé à une politique de désescalade avec Barcelone.

Mais depuis le référendum d'octobre dernier et la crise politique qui a suivi, avec placement sous tutelle de Madrid de la Généralité de Catalogne, la société catalane est profondément divisée sur la question de l'indépendance.

(Miguel Pereira; Henri-Pierre André pour le service français)