France : Contribution des entreprises envisagée pour limiter le déficit

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(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement n'exclut pas de faire participer les plus grandes entreprises à l'effort nécessaire pour limiter le dérapage du déficit hors des clous européens à la suite des concessions consenties aux "Gilets jaunes", a déclaré mercredi Bruno Le Maire.

"Avec ces dépenses supplémentaires nous allons dépasser les 3% (de PIB pour le déficit public en 2019) et je souhaite que nous prenions toutes les mesures nécessaires pour nous rapprocher le plus possible de ces 3% et être au plus près (...) de nos engagements européens", a dit le ministre de l'Economie et des Finances lors d'une audition au Sénat.

"Nous prendrons des mesures à la fois de maîtrise de dépense publique et de recettes", a-t-il précisé en ajoutant que "ça peut passer par un effort spécifique demandé aux plus grandes entreprises".

"J'y suis favorable parce qu'après tout dans les circonstances actuelles, il n'est pas illégitime de demander un effort particulier aux plus grandes entreprises", a déclaré Bruno Le Maire.

Plusieurs chefs d'entreprises reçus quelques minutes auparavant à l'Elysée par Emmanuel Macron en présence de Bruno Le Maire ont déclaré qu'il n'avait pas été question de les mettre à contribution.

"On n'a pas vocation à augmenter les taxes, c'était pas notre programme, c'est pas notre ADN", a dit une source à l'Elysée à l'issue de la rencontre.

Priée de dire s'il était possible de retarder des aides ou de moduler l'application du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) l'an prochain, la source a répondu : "c'est vrai, on peut moduler les baisses de taxes."

Interrogée sur la possibilité de modifier la trajectoire de baisse de l'impôt sur les sociétés, la source a dit que les réflexions étaient en cours et les arbitrages n'étaient pas pris.

Bruno Le Maire a par ailleurs précisé que la taxation des géants du numérique qu'il compte mettre en place à l'échelle nationale l'an prochain si les pays européens ne parviennent pas à s'accorder sur le sujet "devrait rapporter en année pleine 500 millions d'euros".

(Myriam Rivet et Jean-Baptiste Vey, édité par Julie Carriat)