L'Europe divisée sur l'adoption du budget pour 2021-2027

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L'europe divisee sur l'adoption du budget pour 2021-2027[reuters.com]
(Crédits : Fabrizio Bensch)

par Francesco Guarascio et Gabriela Baczynska

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne pourrait devoir revoir à la baisse ses ambitions en matière de relance de la croissance et de lutte contre le réchauffement climatique si elle ne parvient pas à adopter rapidement un budget pour la période 2021-2027, ont déclaré lundi des responsables européens.

L'Allemagne, appuyée par la Suède et les Pays-Bas, plaide pour une réduction des dépenses. Selon un document consulté par Reuters, Berlin souhaite que le budget de l'UE ne représente pas plus d'un pour cent du revenu national brut (RNB), c'est-à-dire la richesse produite chaque année par les pays membres.

Les négociations sur le sujet sont traditionnellement tendues, mais les divisions sont cette fois-ci plus profondes en raison du risque de récession économique et des incertitudes liées à la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, Londres étant l'un des plus gros contributeurs à ce budget.

"Ma principale inquiétude est que l'Europe sera dans une situation économique et géopolitique difficile s'il n'y a pas d'accord sur le budget d'ici le 1er janvier", a déclaré le commissaire européen chargé des négociations, Günther Oettinger, lors d'une réunion des ministres de l'UE à Bruxelles.

Selon lui, au rythme actuel des négociations, il faudrait des années pour parvenir à un accord, or l'économie du bloc tourne au ralenti, quand elle ne stagne pas dans certains pays.

Le cadre budgétaire doit être adopté bien avant la date du début de l'exercice car il doit être ensuite traduit en programmes de dépenses annuels.

La Commission exécutive de l'UE a proposé l'an dernier un budget d'environ 1.100 milliards d'euros pour 2021-2027, ce qui représente 1,1% du RNB, la contribution de la Grande-Bretagne ne figurant par dans cette proposition.

L'Allemagne, première puissance économique du bloc communautaire et principal contributeur au budget de l'UE, estime que cette proposition constitue une augmentation par rapport au budget actuel qui est aussi de 1% - mais inclut la contribution britannique.

Le Parlement européen souhaite pour sa part une nette revalorisation du budget à 1,3% du RNB. Cette proposition a les faveurs des pays du Sud et de l'Europe de l'Est, principaux bénéficiaires des fonds européens.

Pour Marco Aguiriano Nalda, secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, un compromis semble presque impossible avant la fin de l'année. Son homologue polonais Konrad Szymanski considère pour sa part qu'une réduction du plafond des dépenses se traduira inévitablement par des ambitions à la baisse.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Sophie Louet)