Relance européenne : le groupe de Visegrad pose ses conditions

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Relance europeenne: le groupe de visegrad pose ses conditions[reuters.com]
(Crédits : David W Cerny)

LEDNICE, République tchèque (Reuters) - Le groupe de Visegrad, qui rassemble la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne, pourrait approuver le plan de relance post-pandémique présenté par la Commission européenne s'il ne favorise pas les pays les plus riches ou qu'il ne pénalise pas ceux qui sont parvenus à surmonter l'épidémie, a déclaré jeudi le Premier ministre tchèque Andrej Babis.

Les dirigeants des quatre pays d'Europe centrale et orientale se sont réunis ce jeudi à Lednice, en République tchèque, pour aplanir leurs divergences et présenter un front unis dans les négociations qui s'annoncent.

Présenté le 27 mai dernier, le plan de la Commission, qui doit encore être approuvé par les dirigeants des Vingt-Sept, propose de débloquer 750 milliards d'euros pour permettre à l'économie du bloc de se remettre de l'épidémie de coronavirus.

Ce fonds, financé par des emprunts réalisés par la Commission au nom des Vingt-Sept, serait reversé aux Etats-membres, aux deux tiers par des dotations et transferts budgétaires et, pour le tiers restant, par des prêts classiques remboursables par les Etats bénéficiaires. L'Italie et l'Espagne en seraient les principaux bénéficiaires.

Troisième pays le mieux loti par ce plan de relance européen, la Pologne en est aussi l'un ses premiers partisans alors que la République tchèque et la Hongrie déplorent qu'elle soient censées recevoir un montant inférieur à celui de l'Allemagne, un des pays d'Europe occidentale où le COVID-19 a fait le moins de victimes.

"Les pays les plus pauvres ne devraient pas avoir à supporter les coûts des plus riches", a déclaré Andrej Babis.

Quant à Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, il s'est dit hostile à l'endettement massif prévu par le plan de relance tout en prévenant qu'il pourrait l'approuver si la répartition lui était plus favorable.

"Nous avons une approche positive. Les heures difficiles justifient des mesures difficiles. En ce qui concerne l'économie, les convictions philosophiques doivent dans ce cas être mises de côté", a-t-il dit.

(Jan Lopatka avec Marton Dunai à Budapest et Joanna Plucinska à Varsovie; version française Nicolas Delame)