Macron annonce un référendum sur une référence au climat dans la Constitution

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(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a annoncé lundi la tenue d'un référendum sur l'introduction d'une référence à l'environnement dans l'article 1er de la Constitution française si l'idée est approuvée par l'Assemblée nationale et le Sénat.

La réforme porte sur l'introduction, dans cet article, des notions de biodiversité, d'environnement, de lutte contre le réchauffement climatique, conformément à une demande en ce sens de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).

La proposition sera transmise au Parlement en même temps que la loi issue des propositions de la Convention citoyenne appelée à être examinée en conseil des ministres fin janvier.

"Ce sera une réforme constitutionnelle en un article. Constitutionnellement, elle doit d'abord passer par l'Assemblée nationale puis le Sénat et être votée en des termes identiques. Ce jour-là, elle sera soumise à référendum", a dit Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec des membres de la CCC au Conseil économique, social et environnemental.

Pour ses défenseurs, un tel référendum pourrait être organisé dans la mesure où le climat est un sujet consensuel à même de convaincre le Sénat, où l'opposition de droite est majoritaire.

Pendant près de quatre heures, le président de la République a échangé sur plusieurs thématiques - "se déplacer", "se loger", "consommer", "produire et travailler", "se nourrir" - avec les auteurs des 149 mesures dont une partie sera reprise dans le projet de loi en cours d'élaboration.

"Les choix pris pour l'écologie doivent être acceptables par les Français", a insisté le chef de l'Etat dans son propos liminaire. "Au maximum il faut qu'on arrive à embarquer les gens, c'est-à-dire que dans chaque secteur, on doit faire des femmes et des hommes qui doivent changer des alliés et non pas des gens à qui l'on dicte un changement de vie depuis l'extérieur."

Face aux critiques sur la lenteur, voire les reculs, ressentis dans la traduction des propositions citoyennes, Emmanuel Macron est revenu sur les choix du gouvernement en matière de 5G, de transports propres, de rénovation thermique ou encore d'artificialisation des sols.

"Il n'y pas de précédent à ce niveau de complexité de ce que nous sommes en train de faire : nécessairement cela créé des tensions, des commentaires, des doutes parce que cette transition est difficile", a-t-il dit, invitant aussi à prendre en compte les bouleversements induits par la crise liée au COVID-19.

Interrogé sur l'éco-redevance envisagée sur les vols internationaux et une éventuelle taxe contre les véhicules lourds donc polluants, Emmanuel Macron a estimé que ces sujets devaient se traiter au niveau européen et promis d'avancer sur nombre de thématiques à l'occasion de la présidence française de l'Union européenne, au premier semestre 2022.

La semaine dernière, les dirigeants européens se sont accordés pour réduire d'au moins 55% les émissions de CO2 de l'UE d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

(Elizabeth Pineau)