Les représentants approuvent l'ouverture d'une procédure d'impeachment contre Trump

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Usa: les democrates, avec l'appui de republicains, avancent sur l'impeachment[reuters.com]
(Crédits : Joshua Roberts)

par Richard Cowan, Susan Cornwell et David Morgan

WASHINGTON (Reuters) - Une semaine après l'irruption au Capitole par des partisans de Donald Trump, la Chambre américaine des représentants a approuvé mercredi l'ouverture d'une procédure "d'impeachment" à son encontre, la deuxième en l'espace d'un seul mandat.

A sept jours de la fin de ce mandat et de l'investiture de Joe Biden, cette procédure, ouverte après la mise en accusation de l'ancien président pour "incitation à l'insurrection" ouvre la voie à un procès au Sénat, mais Mitch McConnell, chef de file de la majorité républicaine à la chambre haute, n'a toutefois pas l'intention d'utiliser ses prérogatives pour convoquer les sénateurs dès cette semaine, a fait savoir son porte-parole sur Twitter.

Washington a été placée en état d'alerte après les violences de mercredi. Plusieurs milliers de partisans de Donald Trump ont pénétré de force au Capitole, interrompant le processus de certification des résultats de l'élection présidentielle de novembre. Cinq personnes ont trouvé la mort dans ces violences.

Des milliers de soldats de la Garde nationale ont été déployés et plusieurs d'entre eux, en treillis et armes à portée de main, ont été aperçus à l'intérieur du bâtiment du Capitole avant l'ouverture des débats.

Les démocrates avaient tenté en vain mardi de convaincre Mike Pence d'invoquer le 25e amendement de la Constitution pour démettre Donald Trump de ses fonctions. Le vice-président a écarté mardi soir cette hypothèse.

"Je ne pense pas qu'une telle démarche soit dans le meilleur intérêt de notre nation et cohérente à l'égard de notre Constitution", écrit-il dans une lettre adressée à la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

"TRAHISON"

Alors que la Chambre s'apprête à se prononcer sur la destitution de Donald Trump, l'homme d'affaires ne semble plus être en mesure d'imposer ses vues au Parti républicain.

Liz Cheney, numéro trois dans la hiérarchie républicaine à la Chambre des représentants, a déclaré qu'il n'y avait "jamais eu de plus grande trahison par un président des Etats-Unis de sa fonction et de son serment à la Constitution".

Dans un communiqué annonçant son intention de voter en faveur d'une destitution, la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney a reproché à Donald Trump d'avoir "allumé la mèche" mercredi dernier.

Trois autres élus républicains de la Chambre des représentants - John Katko, Adam Kinzinger et Fred Upton - ont aussi déclaré qu'ils voteraient en faveur de la destitution de Donald Trump.

Ces annonces interviennent alors que les chefs de file des républicains à la Chambre des représentants n'ont pas donné de consigne de vote, déclarant qu'il s'agissait d'une question personnelle.

S'exprimant mardi au Texas lors de sa première apparition publique depuis l'émeute au Capitole, Donald Trump a nié tout responsabilité dans les violences ("ce que j'ai dit était totalement approprié") et a reproché aux démocrates de tenter une nouvelle fois de le destituer.

D'après le New York Times, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré en privé qu'il se réjouissait de la démarche des démocrates, ce qui laisse à penser que le Parti républicain cherche à prendre ses distances avec Donald Trump après les incidents de la semaine dernière.

Mitch McConnell considère que cette offensive contre Trump permettra de l'écarter plus facilement des rangs républicains, écrit le journal, citant des sources informées.

En cas de procès au Sénat, composé de 100 sièges, une majorité des deux tiers sera nécessaire pour condamner Donald Trump.

Dans le rapport de force actuel à la chambre haute du Congrès, cela signifie qu'au moins 17 sénateurs républicains devraient se prononcer en faveur d'une condamnation pour que la procédure aboutisse.

(avec James Oliphant, David Morgan, Susan Cornwell, Jan Wolfe, Eric Beech, Andrea Shalal, Doina Chiacu, David Shepardson et Steve Holland; version française Jean Terzian, Claude Chendjou et Jean-Philippe Lefief)