La diplomatie climatique de l'UE toujours paralysée par le nucléaire

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Des drapeaux de l'union europeenne flottent devant le siege de la commission europeenne a bruxelles[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

BRUXELLES (Reuters) - Les Vingt-Sept n'ont toujours pas réussi à s'entendre sur les grands principes de leur diplomatie climatique en raison d'un profond désaccord sur le rôle de l'énergie nucléaire dans la transition verte, ont déclaré lundi des responsables de l'UE.

Alors que les Etats membres de l'Union européenne devaient adopter au plus tard ce lundi leurs conclusions, ils n'arrivent pas à concilier la position défendue notamment par la France, qui souhaite que les politiques de l'UE mettent davantage en avant le nucléaire comme instrument de décarbonation, et celle de pays comme l'Allemagne et l'Espagne qui veulent mettre l'accent sur les énergies renouvelables.

Cette opposition, qui se cristallise sur la question de la production d'hydrogène, empêche l'UE de se fixer de nouveaux objectifs en matière d'énergies renouvelables et certains responsables européens craignent qu'elle ne finisse par compromettre les objectifs du bloc en matière de lutte contre le changement climatique.

"Il reste des obstacles, mais ils seront surmontés", a commenté lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, sans s'étendre sur le sujet.

L'adoption des conclusions, dont Josep Borrell espère encore qu'elle interviendra "dans les prochains jours", permettrait à l'UE d'établir ses priorités diplomatiques avant le prochain sommet des Nations unies sur le climat, en novembre.

Une grande partie du texte a déjà été approuvée, notamment la partie visant à encourager l'élimination progressive des énergies fossiles, ont dit des responsables qui suivent le dossier.

Mais, ont-ils ajouté, les Vingt-Sept se déchirent toujours sur le fait de savoir si le texte doit présenter l'hydrogène bas-carbone - donc l'hydrogène produit à partir d'électricité d'origine nucléaire - comme une énergie verte, ou privilégier l'hydrogène produit à partir d'énergies renouvelables.

La France, dont environ 70% de l'électricité est d'origine nucléaire, plaide pour la première option, avec le soutien de pays comme la Hongrie et la République tchèque.

A l'inverse, tout en reconnaissant la contribution du nucléaire à la décarbonation, l'Allemagne ou l'Espagne considèrent que celui-ci ne doit pas être mis sur un pied d'égalité avec les sources d'énergie renouvelables que sont le solaire et l'éolien.

(Reportage de Kate Abnett et Andrew Gray, version française Tangi Salaün)