Pas d'accord à l'OMS sur un traité mondial contre les pandémies

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Le siege de l'oms[reuters.com]
(Crédits : Denis Balibouse)

LONDRES (Reuters) - Les 194 Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne sont pas parvenus à s'entendre sur un accord mondial sur les pandémies, a-t-on appris de sources proches des discussions vendredi, date butoir pour la restitution d'un projet.

Les parties ont suspendu les discussions, qui avaient repris le 29 avril à Genève, à la mi-journée et s'emploient désormais à trouver les meilleurs canaux de discussion pour parachever un traité, "dans les prochaines semaines, les prochains mois, voire années", a dit l'une des sources.

Après l'épisode du Covid-19, l'accord en négociation - le premier du genre - vise à mieux préparer l'ensemble des pays du monde aux futures pandémies et à les doter des moyens de "riposter efficacement et équitablement", selon l'OMS.

Le calendrier initial prévoyait un examen du texte lors de la 77e Assemblée mondiale de la Santé, qui se déroule du 27 mai au 1er juin à Genève, en vue de son adoption.

L'Assemblée mondiale de la Santé s'était réunie en session extraordinaire en décembre 2021 afin de créer un "organe intergouvernemental de négociation" chargé de rédiger un traité.

Les discussions sur un avant-projet d'accord avaient débuté en mars 2023.

De profonds désaccords sapent pour l'heure tout espoir de compromis, notamment sur l'accès équitable aux contre-mesures médicales à adopter en cas de pandémie, selon des experts, qui jugent par ailleurs le calendrier d'adoption par trop "ambitieux".

Le texte en l'état proposait de garantir à l'OMS 10% de la production des médicaments, vaccins et tests liés à une pandémie sous forme de dons, et 10% à des prix accessibles au bénéfice des pays les plus pauvres. Des pays producteurs jugent ce seuil trop élevé.

Les discussions bloquent également sur l'accès aux agents pathogènes, à des fins de recherche scientifique, et sur la répartition équitable des traitements, vaccins et tests.

Une fois adopté, le traité de l'OMS sera juridiquement contraignant pour ses membres.

(Reportage Jennifer Rigby, version française Sophie Louet, édité par Jean-Stéphane Brosse)