Maldives : Victoire de l'opposition à la présidentielle

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Maldives: victoire de l'opposition a la presidentielle[reuters.com]
(Crédits : Ashwa Faheem)

NEW DELHI (Reuters) - Le candidat d'opposition Ibrahim Mohamed Solih a remporté l'élection présidentielle organisée dimanche aux Maldives, a reconnu lundi son adversaire et chef de l'Etat sortant, Abdullah Yameen.

"Le peuple des Maldives a décidé ce qu'il voulait. J'ai accepté le résultat d'hier. J'ai rencontré aujourd'hui Ibrahim Mohamed Solih que l'électorat des Maldives a choisi pour prochain président. Je l'ai félicité", a déclaré Abdullah Yameen qui sollicitait un deuxième mandat de cinq ans.

La commission électorale a précisé qu'Ibrahim Mohamed Solih , alias Ibu, avait remporté le scrutin avec une avance de 16,7% sur son adversaire. La participation a été de 89,2% et les résultats officiels seront publiés d'ici le 30 septembre.

Lors de la campagne, la nouvelle équipe dirigeante a promis, au nom de l'équilibre budgétaire, de revoir les grands contrats publics passés par le précédent gouvernement, la plupart avec des entreprises chinoises.

Allié de Solih et actuellement exilé au Sri Lanka, l'ancien président Mohamed Nasheed, qui a dirigé le pays de 2008 à 2012, a été le plus fervent partisan d'un réexamen de ces contrats conclus avec la Chine.

"C'est un moment de joie, un moment d'espoir. C'est un voyage qui s'achève dans les urnes parce que le peuple en a voulu ainsi", a déclaré Ibrahim Mohamed Solih dès dimanche soir devant la presse à Malé, la capitale.

"Le message est fort et clair: le peuple des Maldives veut le changement, la paix et la justice", a-t-il ajouté.

Les îles Maldives, qui comptent 400.000 habitants, sont devenues le théâtre de la rivalité entre leur partenaire traditionnel, l'Inde et la Chine, qui a soutenu les efforts du président Yameen pour développer les infrastructures.

Le gouvernement du président Yameen a jeté en prison nombre d'opposants, dont l'ancien président Maumoon Abdul Gayoom (qui est le demi-frère de Yameen), pour des accusations allant de terrorisme à corruption.

Durant la campagne, l'opposition et les organisations internationales ont critiqué le manque de transparence et les mesures de répression au fil du processus électoral.

Le pays est sous tension depuis février, lorsque le président Yameen a instauré l'état d'urgence dans le but d'annuler un arrêt de la Cour suprême qui cassait les condamnations de neuf dirigeants de l'opposition, dont Mohamed Nasheed.

(Mohamed Junayd à Malé, Shihar Aneez à Colombo et Alasdair Pal à New Delhi; Eric Faye, Henri-Pierre André, Nicolas Delame et Guy Kerivel pour le service français)