Ford confirme son refus du plan de reprise de Punch pour Blanquefort

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Ford confirme son refus du plan de reprise de punch pour blanquefort[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

BORDEAUX (Reuters) - Ford a confirmé mardi son refus du plan présenté par Punch Powerglide pour la reprise de l'usine Ford de Blanquefort, où le constructeur américain entend arrêter ses activités fin 2019, menaçant de chômage les 847 salariés de l'entreprise.

"Nous nous sommes engagés depuis plusieurs mois dans des discussions rigoureuses et détaillées avec un acquéreur potentiel qui a agi de bonne foi et de façon constructive pendant tout le cours de ces discussions avec le soutien du gouvernement français. Néanmoins, comparé à un plan social Ford très complet, nous ne pensons pas que le plan de l'acquéreur potentiel offre le niveau de sécurité et protection requis ou limite le risque futur de suppression d'emploi", indique Ford dans un communiqué.

Le ministre de l'Economie et des finances, Bruno Le Maire, avait révélé lundi, à l'issue d'une réunion à la préfecture de la Gironde avec les représentants des salariés et les élus, que le président de Ford lui avait fait part de son intention de rejeter le repreneur potentiel.

Le ministre, qui avait qualifié de "crédible" Punch Powerglide, spécialisé dans la fabrication de composants automobiles et repreneur de l'usine de boîtes de vitesse que détenait General Motors à Strasbourg, avait déclaré avec le soutien des élus locaux, dont le maire de Bordeaux Alain Juppé, que les autorités se mobiliseraient pour éviter cette issue.

La Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux-Métropole ont annoncé être prêts à apporter 12,5 millions d'euros pour soutenir le plan de reprise, Bruno Le Maire évoquant 5 millions d'euros de l'Etat, dont 3 millions d'euros pour des mesures de chômage technique qui seraient nécessaires, et deux millions d'euros pour investir et moderniser le site.

FORD VEUT "UN PROJET FIABLE"

Ford souligne après ces annonces attendre "davantage de détails afin d'appréhender pleinement la situation et les implications en résultant pour l'ensemble des parties prenantes" tout en poursuivant la recherche d'un repreneur.

Ford ajoute que sa priorité "a été de trouver un repreneur fiable pour le site" de Blanquefort.

"Nous avons constamment insisté sur le fait que le repreneur doit avoir un projet viable, à long terme et que tout accord devrait être raisonnable, réaliste et être dans l'intérêt des salariés de FAI, de Ford et du repreneur".

L'usine était à l'arrêt mardi au moment où se déroulait un comité d'entreprise extraordinaire devant lequel le représentant de Ford a confirmé le refus du plan de reprise.

"Ford met en avant les conditions d'emploi actuelles qui seraient remises en cause. Or, si on en est là c'est parce que Ford n'a pas mis les moyens en amont pour que cette reprise puisse se faire dans de bonnes conditions", a indiqué à Reuters Gilles Lambersend, le secrétaire du CE.

Le plan de reprise de Punch Powerglide concernerait 300 emplois préservés une fois l'activité stabilisée, "environ 400 salariés étant susceptibles de partir en pré-retraite et 150 autres pouvant être transférés dans l'usine voisine, Getrag Ford Transmissions (GFT)", selon le syndicat CFTC.

PSE LANCÉ

Pour aboutir, Punch demanderait à être appuyé par Ford pendant trois ans, comme General Motors l'avait fait à Strasbourg, trois années d'activité réduite avant que ne soit lancé la fabrication de boites de vitesse en 2011-2022.

Le CE a demandé à rencontrer le représentant de Punch Powerglide, et les syndicats prévoient une grande journée d'action le 25 octobre.

En parallèle de la recherche d'un repreneur, Ford a lancé fin juin un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) "si aucun accord de cession ne devait être conclu".

Les négociations sont toujours en cours et les membres du Comité d'entreprise se battent pour obtenir des améliorations importantes dans les mesures proposées. La dernière réunion serait fixée au 18 décembre.

Pour Ford, "ce plan inclut des mesures de reclassement interne, un plan de cessation anticipée d'activité, un redéploiement chez GFT ainsi que d'autres mesures destinées à aider les salariés à se repositionner avec d'autres employeurs ou à poursuivre d'autres opportunités de carrière, que ce soit la création d'entreprise ou des formations de reconversion".

(Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)