Performance absolue, gestion de conviction, stock picking, fonds flexibles? autant d?appellations différentes mais de concepts proches remettant la compétence, si possible le talent, du gérant au coeur du processus de gestion. Et au service du client. « Les traumatismes de 1999, 2000 et 2007 sont toujours là, mais la performance absolue a été un fil conducteur pour passer au travers de la crise », souligne Philippe de Saint-Martin, directeur général de Cogefi.

L?année 2009 a été marquée par de grands mouvements de rotations sectorielles ; 2010 devrait être plus compliquée et plus sélective, donc placée sous le signe de la sélection de titres ce qui favorisera une gestion active. Dans ce registre, classiquement, les petites maisons, les « boutiques de gestion », sont en pointe. Elles ont en effet retrouvé toute leur raison d?être l?an dernier dans des marchés qui rebondissaient. Elles le trouveront encore davantage cette année, avec des marchés toujours porteurs mais plus hétérogènes : il faudra donc que les gérants fassent des choix sectoriels, géographiques et stratégiques. « Un des grands acquis de la crise a été de faire prendre conscience aux épargnants que l?on ne prenait pas suffisamment en compte leurs attentes en leur proposant de faux produits gérés ? c?est-à-dire des produits indiciels avec des commissions élevées. On devrait voir la gestion de performance absolue, ainsi que la gestion alternative liquide et transparente reprendre le dessus », prédit Edouard Carmignac, président de Carmignac Gestion.

Parmi les sociétés de gestion récompensées cette année dans les 20 catégories des Victoires (lire pages 14 à 18), nombre de structures indépendantes de taille petite ou moyenne figurent très honorablement aux côtés de géants de la finance : Carmignac Gestion, DNCA Finance, Gestion Financière Privée, Lazard Frères, Moneta et Rothschild & Cie ont ainsi été primés.

Autre chiffre attestant de la vigueur des sociétés de gestion : une trentaine de sociétés ont été créées l?an dernier, portant leur total en France à près de 600 ! « En début d?année, personne n?aurait parié sur de tels chiffres : on a pourtant observé une poursuite des créations, ce qui montre le dynamisme de l?industrie française de la gestion. D?autant que les rapprochements nécessaires et normaux ont été nombreux », explique Pierre Bollon, le délégué général de l?Association française de la gestion financière (AFG). C?est ainsi que Tocqueville Finance a vu La Banque Postale prendre 70 % de son capital l?été dernier, alors que UFG et LFP se rapprochaient dans un nouvel ensemble pesant plus de 30 milliards d?euros d?actifs sous gestion. Richelieu Finance, repris par KBL début 2008, avait ouvert le bal.