2010 : la fin de la crise ?

Même si l'hésitation a dominé sur des marchés laminés par une crise de confiance dans la dette des états, les indices ont rebondi de 60 % sur leurs plus-bas. L'année sera houleuse : diversification et valeurs défensives s'imposent.

Alors que les marchés d'actions tablaient en début d'année sur un resserrement progressif des politiques accommodantes, ils ont été confrontés dès janvier à la perspective d'un retrait plus rapide que prévu des soutiens monétaires et budgétaires dans un contexte de croissance molle. « Les marchés ont besoin de voir comment l'économie fonctionne sans perfusion. Cette attitude a été initiée plus tôt que prévu, en début d'année, avec la crise grecque. Cela a au moins eu le mérite de mettre sur la table la question du déficit public », résume Elisabeth Cassagnes, responsable taux chez LFP.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a symboliquement relevé d'un quart de point son taux d'escompte le mois dernier, mais son président, Ben Bernanke, avait déjà donné des indications sur « l'exit strategy » : la Fed ne relèvera ses taux directeurs que lorsque les risques de rechute de l'économie auront disparu. Toutes les banques centrales préparent le terrain : le retrait des liquidités ne devrait pas intervenir avant la deuxième partie de 2010, voire 2011. Dès lors on a peu de chance de revivre la douloureuse aventure de 1994, lorsque les marchés avaient été pris à contre-pied par une hausse des taux de la Fed dès février. Il se pourrait d'ailleurs que les problèmes proviennent non pas de la Fed... mais de la banque centrale chinoise qui cherche à freiner l'explosion du crédit domestique ! Pour nombre d'observateurs, les risques pourraient en effet venir des pays émergents. Edouard Carmignac, dont la société de gestion est fortement exposée aux pays émergents à l'énergie et aux mines, précisait en début d'année : « Nous avons déjà repondéré une partie de nos actifs vers les marchés américains, cela pourrait se poursuivre ; surtout, il existe aujourd'hui des marchés à terme pour couvrir les risques sur les pays émergents. »

Tactiquement, mieux vaut donc se diversifier et prendre ses repères le plus tôt possible cette année, avec un CAC 40 attendu au mieux à 4.500 points en fin d'année. Car au fur et à mesure des mois, la volatilité devrait augmenter, les craintes sur la sortie des banques centrales se faisant plus fortes. Même si l'économie repart.

Vigilance de mise

Toutes les grandes variables de 2009 resteront à surveiller : croissance, résultats des entreprises (les profits des sociétés du CAC devraient rebondir de 30 % à 35 % en 2010), politiques monétaires et déficits publics, enfin, prix des matières premières et retour de l'inflation. « Les thématiques de 2010 ne seront pas forcément les mêmes qu'en 2009 », note Marc Craquelin, directeur de la gestion de la Financière de l'échiquier, qui considère le retour de l'appétence pour les actions comme un solide facteur de soutien cette année. « L'erreur serait de s'inspirer de 2003-2004 et de bouder les défensives à cause de la reprise », estime François Chevallier, stratège chez Banque Leonardo, qui recommande les défensives de type cosmétiques, boissons alcoolisées et distribution alimentaire en « superstar », télécoms et pharmacie en « meilleur espoir ». Autre piste à retenir, les dividendes. Dans un environnement de taux d'intérêt bas et de croissance limitée, les investisseurs seront à la recherche de rendements : des conditions favorables pour les stratégies de gestion recherchant de solides rendements, notamment mises en avant chez Robeco et Dexia.

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