La formation à l'écoute de l'industrie

Pour répondre aux besoins des industriels, les cursus de formation restent en contact étroit avec les entreprises.
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Science à part entière... Et industrie. C?est l?une des spécificités de la chimie, qui est enseignée aussi bien en université que dans des structures comme les IUT (instituts universitaires de technologies) ou les écoles d?ingénieurs dédiées. Mais avec 75% des diplômés embauchés par le secteur industriel, il s?agit de ne pas se tromper de programmes. D?où l?importance des efforts réalisés pour rester à l?écoute du monde de l?industrie. Nombreuses heures de travaux pratiques, expériences de conduite de projet, obligation de passer un à six mois en stage en entreprise lors de chaque année de formation sont les clés de la réussite. Mais ce n?est pas tout.
« Nous avons six industriels dans notre conseil d?administration », précise Valérie Cabuil, de Chimie Paris Tech. « Cela permet d?avoir des capteurs, de sentir les besoins des industriels », complète Christine Legrand, membre du bureau et porte-parole de la fédération Gay Lussac, qui regroupe dix-neuf écoles françaises d?ingénieurs de chimie et génie chimique ? dont Chimie Paris Tech- et quatre centres techniques. « En outre, nous entretenons des relations étroites avec l?union des industries chimiques », précise-t-elle. Certaines de ces écoles d?ingénieurs disposent également de conseils de perfectionnement, où siègent à parité enseignants et industriels. « Cela nous permet de nous adapter, de faire évoluer les programmes le cas échéant », expose le directeur de Chimie Paris Tech, qui accueille environ 300 élèves.
Côté enseignement universitaire, on réfléchit aussi à la façon d?être au plus proche des attentes des employeurs industriels. Une solution envisagée : la formation en alternance, afin de créer un pont entre entreprises et universités. C?est le cas à la faculté de chimie de l?université de Strasbourg, qui pourrait proposer dès la rentrée prochaine une licence professionnelle et plus tard, deux masters en apprentissage. Elle travaille également à l?élaboration d?une formation en partenariat avec cinq universités en Europe et peut-être une université au Japon et une autre aux Etats-Unis. Pour rester à la pointe, autant aussi être à l?écoute de l?international?
Preuve que les cursus sont bien adaptés à la demande, des employeurs comme Total n?ont pas de difficulté à trouver les compétences nécessaires au bon fonctionnement des ses activités de chimie. « Nous recrutons toutes les personnes dont nous avons besoin ! », confirme Bertrand Nusbaumer, le directeur Plan Stratégie de la direction générale chimie chez Total.

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Zoom : Gay Lussac se tourne vers l?Asie

Former «à la française» des étudiants chinois aux métiers de chimistes. C?est ce que propose la fédération Gay Lussac, qui regroupe en France 19 écoles d?ingénieurs en chimie, en partenariat avec l?East China University of Science and Technologie (ECUST) à Shanghai. « Ce programme intéresse de nombreuses entreprises françaises, installées en Chine », assure Christine Legrand, membre du bureau de la fédération. La société Arkema est même le premier partenaire industriel de ce programme franco-chinois.
Ce cycle de formation s?effectue en deux fois trois ans, entre l?ECUST et l?une des écoles de la fédération Gay Lussac. Les élèves ingénieurs français qui parlent le chinois, auront quant à eux la possibilité d?effectuer leur dernière année à Shangaï. La première promotion d?étudiants chinois intégrera les écoles de la fédération dès septembre 2012.

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