Sale temps pour les régimes kleptocrates du monde arabe

Les mesures de gel de leurs fortunes se multiplient.
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Après Ben Ali, Moubarak, c'est au tour de la famille Kadhafi d'être visée par une procédure de gel de ses avoirs à l'étranger. L'association Arabic Transparency Organisation (ATO) a saisi en début de semaine le ministère des affaires étrangères helvète pour qu'il gèle « les fonds appartenant au clan du dictateur Mouammar Kadhafi, ainsi que les membres de sa famille ».

Les familles des anciens présidents égyptien et tunisien sont également visées par des procédures similaires. Les soulèvements qui secouent le monde arabe depuis plusieurs mois dénoncent tout autant la sclérose que la prédation institutionnalisée de ces régimes.

Ce week-end, les tunisiens ont pu découvrir à la télévision des centaines de liasses de billets et des bijoux de grandes valeurs cachés derrière une fausse bibliothèque de l'un des palais du président déchu Zine el Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi. Il y en aurait pour plus de 175 millions d'euros. Le magazine Forbes évalue la fortune des Ben Ali à 5 milliards de dollars.

Le gouverneur de la banque centrale de Tunisie a également révélé que les engagements du secteur bancaire auprès des entreprises contrôlées par les deux familles (Ben Ali et Trabelsi) et leurs alliés atteignaient 2,5 milliards de dinars (1,25 milliards d'euros), soit 5 % des engagements bancaires du pays.

Gel des avoirs

L'Égypte a également demandé mardi à la France le gel des avoirs à l'étranger de l'ancien président Hosni Moubarak et de sa famille. La fortune du président déchu serait comprise entre 2 et 70 milliards de dollars.

La fortune de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis quarante et un ans, est plus colossale encore. Un télégramme diplomatique américain révélé par Wikileaks souligne ainsi que la famille à « des intérêts importants dans les secteurs du pétrole, du gaz, des télécommunications, des infrastructures, des hôtels, des médias, de la distribution... ».

Si l'heure de la justice semble avoir sonné, seuls les régimes qui chutent sont menacés.

 

 

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