50 cars à hydrogène rétrofités commandés par la région Auvergne-Rhône-Alpes

La région Auvergne-Rhône-Alpes a passé commande de 50 cars à hydrogène rétrofités destinés au transport interurbain et scolaire à l'horizon 2026, a-t-elle annoncé vendredi. Conclu avec le groupe GCK, le contrat porte dans un premier temps sur 16 cars rétrofités pour un montant de 8,5 millions d'euros, « livrés dès cette année ». De quoi confirmer l'intérêt de la région pour développer la mobilité hydrogène en France, malgré la frilosité d’autres territoires.
Cette commande « représente un investissement régional de 25 millions d'euros, sur les 135 millions d'euros consacrés aux mobilités hydrogène par la Région à l'horizon 2026 », explique la région dans un communiqué.
Cette commande « représente un investissement régional de 25 millions d'euros, sur les 135 millions d'euros consacrés aux mobilités hydrogène par la Région à l'horizon 2026 », explique la région dans un communiqué. (Crédits : Quentin Top / Hans Lucas via Reuters Connect)

Être le « premier territoire à hydrogène de France ». Tel est l'objectif affiché par la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a annoncé vendredi 16 février avoir passé commande à l'horizon 2026 de 50 cars à hydrogène rétrofités destinés au transport interurbain et scolaire.

Le contrat conclu avec le groupe spécialiste de la mobilité décarbonée Green Corp Konnection (GCK) porte dans un premier temps sur 16 cars rétrofités pour un montant de 8,5 millions d'euros, « livrés dès cette année », explique la région dans un communiqué. Cette commande « représente un investissement régional de 25 millions d'euros, sur les 135 millions d'euros consacrés aux mobilités hydrogène par la Région à l'horizon 2026 ».

« Nous avons en région une production annuelle de 3.700 tonnes d'hydrogène permettant d'éviter le rejet de 43.000 tonnes de CO2. Cette première commande, c'est la promesse de 400 emplois directs et indirects d'ici 2026. Ces cars vont permettre d'économiser l'équivalent de 3.000 allers-retours Paris/New-York », a déclaré le président LR de la région Laurent Wauquiez, cité dans le communiqué.

Remplacer la motorisation thermique par une pile à combustible

De son côté, le groupe GCK précise que « ces autocars seront transformés dans les ateliers de GCK Mobility à Cournon » (Puy-de-Dôme). Implanté en Savoie et dans le Puy-de-Dôme, celui-ci avait déjà empoché une commande de dix autocars rétrofités à l'hydrogène il y a environ un an par le groupe Autocars Dominique & B.E. green, entreprise de transport de voyageurs située dans les Yvelines. Créé en 2020, l'entreprise fabrique des batteries pour divers véhicules (vélos, voitures, trottinettes) ainsi que des moteurs et propose également des services de distribution d'énergie, électrique ou hydrogène, via des stations mobiles. Une vision transverse pour un groupe qui entend maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur.

Par ailleurs, le « rétrofitage » « consiste à remplacer la motorisation thermique existante des autocars Iveco Crossway par une pile à combustible hydrogène alimentant un moteur électrique », selon un communiqué du groupe.

Une région pionnière

Une fois encore, la région montre ainsi son rôle de pionnière dans la mobilité hydrogène en France. En novembre, le groupe Lhyfe, spécialisé dans la transition énergétique, avait d'ailleurs signé un contrat de vente d'hydrogène vert avec la société HYmpulsion, en charge du déploiement des infrastructures du projet Zéro Emission Valley en Auvergne-Rhône-Alpes. Au global, la région revendique détenir sur son territoire 80% des acteurs nationaux de l'hydrogène. « Nous ne sommes plus dans un système de démonstration ni de test, mais de déploiement », remarquait il y a quelques mois Laurence Minne, chef de projet Zero Emission Valley à la Région Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous cherchons à construire une solution pérenne et rentable ». HYmpulsion prévoit notamment d'installer vingt stations en quatre ans.

Lire aussiHydrogène vert : Lhyfe vise quinze implantations en France et en Allemagne d'ici 2026

D'autres régions ou villes ont tenté d'emprunter la même direction, parfois sans succès. A l'instar de Montpellier, dont le maire avait annoncé en 2022 qu'il annulait la commande de 51 bus à hydrogène, préférant une flotte électrique. En cause : les élus s'étaient aperçus que l'exploitation des 51 bus à hydrogène, lesquels devaient desservir 4 lignes, coûterait 6 fois plus que l'utilisation de bus électriques : 3 millions d'euros par an au lieu de 500.000 euros...

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