Energie : une centrale à charbon disparaît pour laisser la place à l’hydrogène

Tout un symbole en Lorraine : une centrale électrique à charbon a été détruite avant la conversion du site à une usine de production d’hydrogène. Un projet qui devrait s’étaler sur 7 ans.
Il ne reste plus qu'une seule centrale à charbon en activité en France.
Il ne reste plus qu'une seule centrale à charbon en activité en France. (Crédits : Reuters)

En quelques secondes, la plus haute tour de la centrale électrique de Saint-Avold en Moselle a été détruite par des explosifs dimanche matin devant des centaines de spectateurs. « C'est une destruction qui en fait est une renaissance, puisqu'on détruit cette tour aéroréfrigérante pour pouvoir construire à la place un gros projet de production d'hydrogène qui sera l'avenir du site », a déclaré à l'AFP Jean-Michel Mazalèrat, le président de GazelEnergie, la société qui exploite la centrale.

Sur les six tours aéroréfrigérantes que comptait le site, il n'en restera qu'une, jusqu'à la conversion totale de la centrale à charbon à la biomasse en 2027, comme souhaité en septembre dernier par le président Emmanuel Macron. Le site est l'une des deux seules centrales à charbon encore en activité en France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique).

Horizon 2030

Toutes deux préparent leur conversion à la biomasse mais le site de Saint-Avold veut devenir une « éco-plateforme »: elle prévoit d'autres projets comme "Emil'hy" (pour Emile Huchet et hydrogène), qui doit permettre à l'horizon 2027 une production d'hydrogène bas carbone et renouvelable, par électrolyse de l'eau. Les études d'ingénierie sont en cours de finalisation et la concertation publique doit débuter fin février. Le projet doit s'étaler au total sur 7 ans.

Il prévoit, pour 2030, une capacité totale de 400 MW et une production de 56.000 tonnes d'hydrogène par an. Dans un premier temps, la phase initiale devra alimenter en priorité l'aciériste allemand Saarstahl Hoolding Saar (SHS), situé en face. Il représente un investissement de 780 millions d'euros.

A l'origine, le site devait ferme début 2022 mais il a été sollicité en janvier 2023 pendant deux semaines pour sécuriser l'approvisionnement du pays dans un contexte de tension énergétique.

Renouveau de la Moselle

Un autre projet de recyclage de plastique, doit aussi s'implanter sur la plateforme de Carling-Saint-Avold. Son énergie renouvelable sera fournie par GazelEnergie. Les porteurs du projet ont annoncé début février un objectif de mise en service d'ici 2027. Il doit permettre de créer 200 embauches.

Après avoir été durement touchée par les restructurations industrielles, la Moselle attire à nouveau les capitaux, avec plus de 2 milliards d'euros d'investissements pour des entreprises nouvelles ou déjà implantées. A terme, tous les projets du secteur doivent générer 2.500 emplois.

(Marine Ledoux, AFP)

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