Alors que les agriculteurs préparent le « siège » de Paris, les taxis bloquent plusieurs axes routiers majeurs

Les taxis réclament une renégociation des conditions de rémunération du transport de patients après que la Caisse nationale d'Assurance maladie a mis sur la table une convention qui ne plaît pas à la profession. Un mouvement reconductible qui intervient en même temps que celui des agriculteurs qui poursuivent leur mobilisation.
A Paris, une opération escargot des taxis a été lancée tôt lundi sur l'A13 en direction de la Porte d'Auteuil sur le boulevard périphérique (photo d'illustration).
A Paris, une opération escargot des taxis a été lancée tôt lundi sur l'A13 en direction de la Porte d'Auteuil sur le boulevard périphérique (photo d'illustration). (Crédits : © Charles Platiau / Reuters)

Les agriculteurs ne sont pas les seuls à faire entendre leur voix. Les taxis ont, eux aussi, entreprise de bloquer plusieurs axes majeurs un peu partout en France. Des opérations escargot sont, en effet, attendues dans des grandes villes comme Paris, Marseille ou encore Bordeaux.

À l'origine de cette journée de mobilisation « reconductible » à l'appel de quatre organisations nationales : les manifestants réclament une renégociation des conditions de rémunération du transport de patients, alors que la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) a mis sur la table une convention jugée défavorable par les syndicats, qui réclamaient un statu quo. En effet, les taxis redoutent que les nouvelles conditions ne les forcent à des remises additionnelles sur leurs tarifs en cas de transport médical, tout en les contraignant au covoiturage de patients. Cette convention doit rentrer en vigueur dès le 1er février.

D'autant que, le 11 décembre dernier, la profession avait déjà manifesté dans toute l'Hexagone pour protester alors contre la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés. Dans le détail, cette mesure pousse les patients à accepter une offre de transport sanitaire partagée avec un autre patient. S'ils refusent sans raison médicale valable, ils doivent avancer les frais et ils ne seront remboursés que sur la base du prix d'un transport partagé.

Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d'euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi. Près de 15% des trajets sont déjà partagés. L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.

Des opérations dans toute la France

À Paris, une opération escargot des taxis a été lancée tôt ce lundi sur l'A13 en direction de la Porte d'Auteuil sur le boulevard périphérique. « Le cortège progresse à vitesse réduite et laisse libre une voie de circulation » a cependant précisé Bison Futé.

En Nouvelle-Aquitaine, quelque 500 taxis se sont mobilisés selon les organisateurs et la préfecture pour une opération escargot sur la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne déjà bloqué de mercredi à vendredi dernier par plusieurs centaines d'agriculteurs en colère.

« On ne lâchera rien, on va aller jusqu'au bout pour revenir sur de bonnes bases » avec la Cnam, a déclaré à l'AFP Éric Roulière-Laumonier, président du Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole et de la Gironde (STBMG).

Le préfet a conseillé de « privilégier le télétravail et limiter les déplacements » sur la rocade bordelaise, axe emprunté par 85.000 à 140.000 véhicules par jour et régulièrement embouteillé aux heures de pointe.

Par ailleurs, des taxis ont mené deux opérations escargot lundi matin dans les Bouches-du-Rhône : un cortège en direction de la préfecture dans le centre de Marseille et un autre sur l'autoroute A8 près d'Aix-en-Provence, compliquant la circulation.

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Siège de la capitale

Dans le même temps, les agriculteurs poursuivent leur mobilisation. Ils ont notamment prévu un « siège » de la capitale dès 14 heures, avec pas moins de huit points de blocage prévus sur plusieurs axes routiers.

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Dans le détail, la capitale « va être entourée par un certain nombre de convois de tracteurs mais à bonne distance parce qu'on ne souhaite pas de violence », a précisé ce lundi au micro de RTL, le président du principal syndicat, la FNSEA, Arnaud Rousseau . Selon lui, les agriculteurs se trouveront entre 30 et 40 kilomètres de la capitale sur les principaux axes autoroutiers. Les « points de blocage » sont prévus sur l'aire de Chennevières (autoroute A1), à hauteur de Jossigny (A4), à Ourdy (A5), Villabé (A6), au péage de Buchelay (A13), à Longivilliers (A10), entre le pont de Gennevilliers et la D311 (A15) et à hauteur de l'échangeur D301 de l'Isle-Adam (A16), a indiqué dimanche soir à l'AFP la FRSEA d'Ile-de-France.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 29/01/2024 à 23:15
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Un remake - pardon! - inversé de La Commune de 1871?

le 30/01/2024 à 9:13
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Dans la révolte légitime parisienne de 1871 les artisans et commerçants se sont aussi soulevés contre le pouvoir en place.

à écrit le 29/01/2024 à 12:13
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Étrange, en tout cas la bourse peut continuer son euphorie c'est pas de ces deux manifestations d'où partiront une révolte ! Ma main à couper ! ^^

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