Amélie Verdier, nouvelle directrice générale à la tête de la DGFIP

Le successeur de Jérôme Fournel à la Direction générale des Finances Publiques n'est donc plus un secret. Amélie Verdier, actuelle directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, a été nommée à la tête de l'administration publique, d'après une source gouvernementale.
Amélie Verdier, actuelle directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, a été nommée à la tête de la Direction générale des finances publiques (DGFiP).
Amélie Verdier, actuelle directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, a été nommée à la tête de la Direction générale des finances publiques (DGFiP). (Crédits : Reuters)

Le nouveau visage des impôts est connu. Amélie Verdier, actuelle directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, a été nommée à la tête de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), a indiqué ce mercredi une source gouvernementale à l'AFP.

Cette haute fonctionnaire de 46 ans, énarque, succède à Jérôme Fournel, devenu directeur de cabinet du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, à l'occasion du remaniement ministériel en janvier. Le temps de trouver un successeur, Antoine Magnant, le directeur général adjoint, avait assuré le poste de DG par intérim. Une situation inédite.

La DGFIP est chargée notamment du recouvrement des impôts et dépend du ministère de l'Economie et des Finances. Sollicitée par l'AFP, la direction n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette nomination.

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Même promotion que le président

Diplômée d'une licence d'histoire à l'Université Panthéon-Sorbonne et de Sciences Po, Amélie Verdier a côtoyé sur les bancs de l'Ecole nationale d'administration (ENA), au sein de la promotion Léopold-Sédar-Senghor, plusieurs personnalités du monde politique, à l'ascension parfois fulgurante, dont le président de la République Emmanuel Macron. Elle a intégré en 2004  - en même temps qu'Emmanuel Macron - l'Inspection générale des finances, puis en 2007 la direction du Budget à Bercy, où elle a exercé notamment des fonctions de sous-directrice.

De 2012 à 2014, sous la présidence de François Hollande, elle est directrice de cabinet du ministre délégué chargé du Budget, Jérôme Cahuzac (PS) puis, après la chute de celui-ci dans une affaire de fraude fiscale, de Bernard Cazeneuve. Elle a également été directrice de cabinet adjointe de Pierre Moscovici quand il était ministre de l'Economie et des Finances.

Amélie Verdier est recrutée en 2014 comme secrétaire générale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, aux côtés de Martin Hirsch, qui fut lui Haut secrétaire aux solidarités actives contre la pauvreté au sein du gouvernement de François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Elle avait été nommée en août 2021 directrice de l'ARS d'Ile-de-France, qui coordonne le système régional de santé, après avoir occupé pendant plus de quatre ans, depuis 2017, le poste de directrice du Budget, à Bercy.

Restructuration du réseau

De nombreux travaux attendent désormais Amélie Verdier, notamment à l'heure de la dématérialisation. Tout le monde garde en mémoire les difficultés rencontrées par les usagers lors de la déclaration des biens immobiliers en 2023, à la suite de la suppression de la taxe d'habitation. Les centres d'impôts se sont retrouvés submergés par les demandes des contribuables.

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Parmi les autres dossiers, la DGFIP acte bientôt également le déploiement d'une nouvelle géographie concernant ses implantations sur le territoire. En juin 2019, le ministre des Comptes publics d'alors, Gérald Darmanin, avait annoncé la mise en œuvre d'une « géographie revisitée » des implantations de la DGFiP, rebaptisée « nouveau réseau de proximité » (NRP), destinée à moderniser l'accueil des usagers, tout en rééquilibrant le maillage territorial.

Le nombre de communes où la DGFiP est présente devait ainsi passer de 1.977 en 2019 à plus de 2.570 fin 2023, soit une augmentation de plus de 30%. L'objectif a été dépassé puisque, dès fin 2022, 2.975 communes étaient déjà concernées, et quelque 3.000 fin 2023. Ces points de proximité sont implantés dans les espaces France services (2.601 en novembre 2023) et dans les mairies avec environ 400 permanences. En outre, les usagers peuvent désormais régler leurs impôts chez 15.043 buralistes. Mais parallèlement, la réforme prévoyait de supprimer la moitié des trésoreries d'ici 2025, les faisant passer de 3.499 à 1.761.

Ainsi, la Cour des comptes, à laquelle le Sénat a demandé un rapport sur « L'action de la DGFiP auprès du bloc communal », a réalisé l'été dernier un sondage montrant que seules 31% des communes rurales jugent « tout à fait ou plutôt pertinente » la nouvelle carte des implantations : la fermeture des petites trésoreries locales est « parfois perçue comme un symptôme du retrait de l'Etat dans ces territoires », observe-t-elle.

Outre ce nouveau réseau, la DGFIP doit également mettre en place différentes réformes annoncées par le président comme la révision du barème de l'impôt sur le revenu. Une réforme mis en avant par Antoine Magnant, le directeur par intérim de la DGFIP, lors d'un entretien accordé à La Tribune. Pour rappel, cette révision du barème renvoie à la promesse d'Emmanuel Macron de baisser les impôts pour les classes moyennes de 2 milliards d'euros, en 2025.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/02/2024 à 19:10
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Tiens, il me semble avoir vu ce même nom circuler (avec cette même fonction de directrice générale de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France) lors du scandale Orpea et ses auditions ensuite, où personne n'avait rien vu venir, ni rien entendu, ni...

à écrit le 28/02/2024 à 16:33
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Qu'on ne nous raconte pas d'histoires: cet(te) licenciée en Histoire, Inspecteur(e) des Finances a-t-elle profité de son passage à la direction de l'ARS pour acquérir un diplôme ès médecine? La Dette Publique en a bien besoin. A noter que Sciences Po...

à écrit le 28/02/2024 à 16:02
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Je ne vois pas le rapport entre les deux fonctions, sinon que si l'on regarde l'ars depuis 2020, ben question gestion difficile de voir la cohérence. Après, comme les levée de crédit par l'état est en train d'exploser sur les dettes a 30 ans, c'est ...

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