Voitures électriques : Bolloré veut devenir un leader mondial de la construction de batteries solides

Après avoir abandonné ses services d’autopartage pour se concentrer sur la conception de bornes électriques, le groupe Bolloré entend devenir le « leader mondial des batteries solides », une technologie présentée comme le futur de la voiture électrique.
Les batteries solides, qui équipent actuellement des bus, doivent être adaptées aux voitures particulières par le groupe Bolloré d'ici 2026.
Les batteries solides, qui équipent actuellement des bus, doivent être adaptées aux voitures particulières par le groupe Bolloré d'ici 2026. (Crédits : Shutterstock)

Bolloré a de fortes ambitions dans le domaine de la construction de batteries électriques solides, présentées comme le futur de la voiture électrique. C'est ce que révèle, aux Echos, Fabricio Protti, directeur général adjoint du groupe. Actuellement, via sa filiale Blue Solutions, le groupe développe les batteries solides Lithium Métal Polymère (LMP), concurrentes des batteries Lithium-ion les plus couramment utilisées pour les véhicules électriques. Ces batteries, qui équipent actuellement des bus, doivent être adaptées au fonctionnement d'une voiture particulière et être capables de fonctionner à température ambiante.

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Un recrutement de 70 ingénieurs

Afin de remédier à cet écueil technique, « de nouveaux moyens en R & D ont été débloqués », précise le responsable, qui ajoute que le groupe est en train de recruter 70 ingénieurs, notamment électro-chimistes.

Le groupe entend ainsi consacrer un budget de 145 millions d'euros sur les trois prochaines années, consacré à la R&D dans les batteries et vise un démarrage de la production en série en 2026, pour passer aux gros volumes d'ici à 2028, par tranches de 8 à 10 GWh engagées en fonction des contrats conclus avec les constructeurs.

Bolloré se concentre aussi sur la conception des bornes électriques

Bolloré a connu quelques déboires dans le domaine de la mobilité électrique. Elle a été fragilisée après l'abandon progressif des différents dispositifs d'autopartage (Autolib à Paris, BlueLy à Lyon, BlueCub à Bordeaux), par la cession à Total en septembre 2020, du réseau londonien Source London (1.600 points de recharge) et par l'arrêt du contrat BlueLib en octobre 2020 par la métropole lilloise.

L'activité de bornes de recharges pour les voitures électriques se concentre désormais sur la conception technique des bornes. Elle est aujourd'hui complètement déconnectée de tout service interne d'autopartage.

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Au sein de BlueSystems, c'est l'entité IER Électromobilité, dont le site de production est situé à Besançon, qui conçoit, fabrique et commercialise ces bornes (hardware et carte) auprès des opérateurs, des collectivités et réseaux publics, des entreprises ou des copropriétés. Le groupe dénombre au total plus de 10.000 bornes de recharge réparties, depuis 2011, sur plusieurs pays, en France (Paris, Lyon, ...) mais aussi à Londres, Singapour, Los Angeles ou encore Indianapolis.

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ZOOM -  Gain d'autonomie avec les batteries solides

Les batteries solides sont probablement l'avenir de la voiture électrique. On les appelle solides puisque l'électrolyte qui assure la transmission entre l'anode et la cathode devient solide (en utilisant la céramique) et non plus une solution chimique liquide. Cette technologie doit permettre d'alléger considérablement le poids des batteries, mais aussi leur longévité. Mieux, les constructeurs automobiles promettent qu'elles supporteront des puissances de charge électriques significativement plus puissantes sans dommage. En somme, les batteries solides permettront de gagner en autonomie, en rapidité de charge et en longévité.

Par ailleurs, selon des études, les batteries solides bénéficient d'un bilan carbone nettement allégé grâce aux matériaux utilisés. L'écart atteint 39% d'émissions de CO2 entre les batteries classiques actuelles et une batterie fabriquée à partir de matériaux durables. Mais, pour atteindre un tel score, il est nécessaire que les conditions de fabrication intègrent des matériaux durables sinon l'écart n'est plus que de 24%. Les constructeurs automobiles espèrent introduire la batterie solide dans la seconde moitié de la décennie... Mais cette technologie fait encore l'objet d'importants efforts de R&D, et personne n'est encore en mesure de confirmer un calendrier précis.

 (Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 18/09/2022 à 11:08
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En avance sur son temps pour l'autopartage... Paris c'est planté a la fois en arrêtant les Vélibs et les blucar, un manque d'imagination... Bolloré peut être un petit constructeur mais peut licencier sa technologie....

à écrit le 16/09/2022 à 9:52
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Les batteries bolloré dans des bus FLAMBANT neuf... notons que c'est peut être une solution, se réchauffer en cramant des bus.. les leaders mondiaux actuel pèsent mille fois plus lourd, emploi mille fois plus et ont des budgets R&D mille fois plus im...

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