Bouclier tarifaire sur les prix de l'électricité : il disparaîtra « progressivement » d'ici fin 2024, confirme Gabriel Attal

Interrogé au micro de RTL ce jeudi matin, le ministre des Comptes publics a levé le doute sur une éventuelle prolongation du bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie en 2025. Mis en place en 2021, ce dispositif destiné à lutter contre l'inflation prendra fin de manière progressive d'ici fin 2024.
Sans surprise, Gabriel Attal a également confirmé sa volonté de « mettre fin à cette politique des chèques exceptionnels qu'on a pu mettre en place sur tel sujet pour telle catégorie de Français ».
Sans surprise, Gabriel Attal a également confirmé sa volonté de « mettre fin à cette politique des chèques exceptionnels qu'on a pu mettre en place sur tel sujet pour telle catégorie de Français ». (Crédits : Reuters)

Avis aux consommateurs : votre facture d'énergie sera plus salée dans les mois à venir. Le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a confirmé au micro de RTL que le gouvernement mettrait « progressivement » un terme, d'ici fin 2024 au bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie, levant le doute sur son éventuelle prolongation en 2025.

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« Dès lors qu'on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu'on a mis en place pendant la crise de l'inflation », « ça veut dire qu'on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie », a indiqué le locataire de Bercy.

« Ça ne va pas se faire d'un coup, d'un bloc », a-t-il nuancé, mais ça veut dire « que d'ici à la fin de l'année 2024, notamment sur le bouclier tarifaire sur l'électricité, on va en sortir progressivement ».

Un poids pour les finances publiques

Cette déclaration de Gabriel Attal ne constitue pas une surprise. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé en avril que le bouclier tarifaire limitant les prix de l'électricité pour les particuliers serait maintenu jusqu'à début 2025. Il avait en revanche à cette occasion annoncé la fin de celui sur le gaz, effective depuis début juillet.

Mardi dernier, trois économistes du Conseil d'analyse économique (CAE) avaient préconisé dans une note de mettre rapidement fin au bouclier tarifaire sur les prix de l'électricité pour les ménages les plus aisés. Objectif, réduire le coût de la mesure, tout en encourageant la sobriété énergétique, « étant donné son poids pour les finances publiques ».

D'après des estimations de la Commission de régulation de l'énergie, les prix de l'électricité auraient bondi de 35% en 2022 et de 100% en 2023, s'il n'y avait pas eu le dispositif protecteur du bouclier tarifaire. Le gouvernement a évalué fin 2022 à 110 milliards d'euros entre 2021 et 2023 le coût du bouclier énergétique pour les ménages, les collectivités et les entreprises.

Exclure les 20% de ménages les plus aisés du bouclier pourrait ainsi permettre « de faire des économies budgétaires de 5 à 6 milliards d'euros », avait estimé Xavier Ragot, un des auteurs du rapport.

Fini les chèques exceptionnels

En revanche, « les plus modestes continueraient de bénéficier d'un accompagnement », avait préconisé le CAE, évoquant la distribution d'un chèque énergie aux ménages les plus modestes. Depuis 2021, le gouvernement a mis en place une panoplie d'aides pour aider les ménages, collectivités et professionnels à surmonter la flambée des prix de l'énergie : boucliers tarifaires gaz et électricité, chèques énergie, amortisseurs électricités pour les petites et moyennes entreprises (TPE/PME), remise sur les carburants.

Le gouvernement, lui, ne l'entend pas de cette oreille, à quelques semaines de la présentation du projet de loi de finances 2024, et à l'heure où il traque les pistes d'économies budgétaires. Sans surprise, Gabriel Attal a ainsi souligné ce jeudi sa volonté de « mettre fin à cette politique des chèques exceptionnels qu'on a pu mettre en place sur tel sujet pour telle catégorie de Français ».

La semaine passée, un rapport de la commission des finances du Sénat avait dénoncé les dispositifs d'aides aux entreprises et ménages pour affronter la crise énergétique. Les élus estiment qu'ils ont souffert d'« un manque d'anticipation » de la part du gouvernement et d'« un manque de lisibilité ».

« Le premier bilan de la mise en place des mesures révèle qu'elles ont été conçues dans l'urgence » et de manière répétée « quand bien même elles auraient pu être davantage anticipées », souligne ce rapport de contrôle budgétaire.

Ces aides ont représenté « des dispositifs coûteux dont la mise en place a été laborieuse », sur fond de « communication confuse des pouvoirs publics », tacle encore le rapport, qui chiffre le coût prévisionnel de 2021 à 2023 à 85 milliards d'euros.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 17/07/2023 à 7:50
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Bon ben ....je n' aurai plus qu' à rajouter un pull sur moi au milieu de l' hiver ( appart de niveau énergétique D) plus petit camping gaz ou je ne sais quoi d' autre mesure ecolo avec bougie dans pot en céramique....à propos de gaz , retournons vers...

à écrit le 15/07/2023 à 20:02
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Plus facile de supprimer le bouclier tarifaire que de sortir du bouzin du marché européen de l'électricité qui est la cause de l'existence... du bouclier tarifaire! De toute façon Macron, le Méprisant de la République, a déjà exprimé ce qu'il pense d...

à écrit le 13/07/2023 à 23:22
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La disparition du bouclier sur l'électricité est irréalisable à moins d'un changement drastique de doctrine. Le prix de l'électricité en France est fixe. Seuls subsistent les "tarifs heures creuses" et le "calendrier Tempo", tous deux frappés d'obsol...

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