Carburants : Macron projette de moduler les taxes en fonction du cours du pétrole

Devant les élus de la région Grand Est, Emmanuel Macron s'est dit ouvert mardi 26 février à une fiscalité du carburant variant selon le cours mondial du pétrole - un mécanisme inspiré de la "TIPP flottante" mise en place sous le gouvernement Jospin. Une stabilisation de la fiscalité est une autre option envisageable.
Le président de la République Emmanuel Macron a évoqué une modulation des taxes en fonction du cours du pétrole.
Le président de la République Emmanuel Macron a évoqué une modulation des taxes en fonction du cours du pétrole. (Crédits : Reuters)

[Article publié le 27.02.2019 à 10h09, mis à jour à 10h45 avec les déclarations de François de Rugy]

La "TIPP flottante" pourrait bientôt renaître. À l'occasion d'un débat avec 150 maires et élus du Grand Est à l'Élysée mardi, Emmanuel Macron a estimé qu'il n'était pas possible de revenir à une "augmentation automatique" de la taxe carbone, à l'origine du mouvement des "Gilets jaunes", au vu des "incertitudes" sur les cours mondiaux du pétrole. Selon lui, "on doit être pragmatique", évoquant d'une "taxation qui varie en fonction des cours mondiaux" pour amortir d'éventuelles fortes hausses à la pompe.

Le chef de l'État semble ainsi ouvrir la porte à une forme de "TIPP flottante" mise en œuvre entre octobre 2000 et juillet 2002 par le gouvernement Jospin. Elle était modulée quand le cours du baril de Brent variait à la hausse ou à la baisse.

« Est-ce qu'on peut revenir à une taxation qui varie en fonction des cours mondiaux pour dire : "on garantit à nos concitoyens que quand les prix montent on prend un peu moins de fiscalité" ? Ça me semble plus pertinent (...) Est-ce qu'on peut leur garantir que sinon on stabilisera totalement pour ce qui est de la fiscalité ? C'est une autre option. »

Reconnaissant qu'il s'agit d'un "sujet compliqué", François de Rugy, ministre de l'Ecologie, a assuré sur France Inter ce mercredi que « la taxe carbone est en débat ».

« Est-ce qu'on garde le même rythme d'augmentation de la taxe ? Est-ce que l'argent récolté va intégralement vers des travaux d'isolation, des investissements pour la transition écologique, ce qui est une demande faite massivement par les Français. Et si les prix du pétrole augmentent, (y aura-t-il) une corde de rappel qui permet de dire "ah on peut stopper rapidement à ce moment-là la taxe ?" (...) Nous travaillons et c'est en débat, il faut que l'ensemble des Français s'en saisissent. »

Il existe « une injustice au carré »

Après plusieurs semaines d'inflexibilité, le gouvernement avait annulé en décembre l'augmentation de la taxe carbone qui devait représenter 2,9 centimes par litre d'essence et 6,5 centimes par litre de diesel à compter du 1er janvier. C'était l'une des premières revendications des "Gilets jaunes", mobilisés depuis la mi-novembre. Mais le gouvernement est toujours resté flou pour 2020 et au delà, renvoyant au Grand débat.

Lire aussi : Taxe carbone : l'impossible retour de la hausse ?

Pour le chef de l'État, il existe « une injustice au carré », dans un contexte « où il y a une mobilité contrainte sans solution alternative pour nombre de nos concitoyens » qui vivent loin des métropoles et qui doivent prendre leur voiture.

« On ne peut pas revenir à la même trajectoire de taxe carbone que celle qui était auparavant. »

Le sujet est revenu dans le débat public mi-février à la suite de la publication d'une tribune signée par un groupe de 86 élus de tous bords, emmené par l'ex-député LREM Matthieu Orphelin, appelant à rétablir la taxe carbone, mais à débattre de ses modalités. Dans une interview accordée à La Tribune, il a insisté sur le fait qu'il ne plaidait pas pour « le retour de la taxe carbone telle qu'elle avait été envisagée et mise en place.»

« Nulle part on n'y demande de réouvrir la trajectoire d'augmentation de la taxe carbone. On ne cite même pas la taxe carbone ! On ne parle qu'accompagnement, nouvelles aides, extension de la fiscalité carbone à d'autres secteurs... Ce que nous préconisons, c'est tout sauf une taxe supplémentaire ! (...) Pour l'instant, la priorité, c'est de rendre cette fiscalité juste. »

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 19
à écrit le 28/02/2019 à 15:06
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Jupiter n as rareté pas Avec leS augmentation s des taxes en 2022 LeS français vont Luis coller une taxes surprise LeS gagnats c est leS CRS 130€ part mois en plus plus une prime pour taper sur LeS gilets jaunes leS perdants les petites retraites po...

à écrit le 28/02/2019 à 9:27
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Notre hurluberlu a enfin dégagé l'idée la plus compliquée qu'il ai trouvé ! Pfiou... c'est qu'ils bossent vachement dur pour ça hein !?

à écrit le 28/02/2019 à 8:04
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Quels sont les résultats positifs de la politique de notre brillant Napoléon, en dehors de l'explosion du déficit budgétaire, de la naissance du mouvement des Gilets Jaunes et des échecs retentissants dans le monde industriel?

à écrit le 28/02/2019 à 6:37
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Les carburants sont deja trops chere, 95% du prix sont des taxes , d'ailleurs le prix de l'électricité 54% d'auguementation en 10 àns ses scandales....les GJ Ons dè beaux jours devant eux ....

à écrit le 27/02/2019 à 22:00
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Et on ouvre encore la boite de Pandore ! Après la suppression de la taxe professionnelle et ses avatars qui ont anéanti le lien entre les municipalités et la présence d'entreprises sur un territoire, le feuilleton de série B de la suppression partiel...

le 01/03/2019 à 11:25
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La taxe professionelle n'a jamais disparu,elle a changé de nom.C'est une chanson que de croire qu'il y a des dépenses et qu'il faut les couvrir.Les maires inventent de nouveaux besoins pour augmenter la pression fiscale,c'est comme ça qu'on tient le ...

à écrit le 27/02/2019 à 17:48
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Un gage indispensable de bonne volonté serait de revenir sur les hausses de taxes sur les carburants (et le gaz) à prétexte carbone déjà infligées début 2017 et 2018. Seule concession possible en contrepartie, indexer la TICPE et la TIGCN sur l'indic...

à écrit le 27/02/2019 à 17:38
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"Le chef de l'État semble ainsi ouvrir la porte à une forme de "TIPP flottante" C'est pas nouveau ,il se posait déjà la question en novembre 2018.

à écrit le 27/02/2019 à 17:18
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« Ce que nous préconisons, c'est tout sauf une taxe supplémentaire ! » Bon ; on en prend note, parce que les cours du baril sont repartis à la hausse depuis 1 mois. Prix moyen à la pompe 1.46 euros diesel comme essence dans mon secteur.

le 28/02/2019 à 6:42
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La France a interdit l'importation des huiles de palme , donc le tout neufs ussine dè total de biocarburants de fonctionne pas un plein régimes , donc le carburants ne doit pas être assez chere ... L'action est écologistes dans notre pays est scand...

à écrit le 27/02/2019 à 16:40
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Il ne pourrait pas s'occuper d'autre chose que des taxes ? Il y a quand même d'autres problèmes: insécurité, zones de non-droit, immigration incontrôlée, chômage, désindustrialisation galopante, Europe qui part en morceaux, ....

à écrit le 27/02/2019 à 16:16
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les gilets ont deborde des revendications initiales du pouvoir d'achat donc je ne les approuvais plus MAIS si MACRON au 15mars nous remet des taxes et ne touche pas aux privilleges genre anciens presidents Toubon ,juppe etc des le 16 et bon nombre ...

à écrit le 27/02/2019 à 16:01
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C'est bien Français faire quelque chose d'hyper compliquée que personne ne comprenne comme cela on pourra augmenter la taxe carbone sans que personne s'en aperçoive vraiment. De plus notre gouvernement avec ces idées là veut relancer de plus belle ...

à écrit le 27/02/2019 à 15:44
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Sur les 70% de Taxes Carbur, qu'il prenne tout le Carbone qu'il veut, là-dedans.

à écrit le 27/02/2019 à 14:38
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Donc, ils n'ont rien compris? Y EN A MARRE DES TAXES!!! Si l'essence baisse, la TIPP flottante augmentera et inversement mais cela ne fera JAMAIS baisser le coût du plein...Tout cela pour revenir six mois en arrière....Quel gâchis.....et on vient d'a...

à écrit le 27/02/2019 à 12:51
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Récapitulatif : Contrôler l’énergie en plusieurs dimensions ( isolation et énergie verte , baisse de l’énergie nucléaire , carburant / cours mondiale du baril pétrole ) Est ce que ces actions vont diminuer l’effet de serre ? M.Macron se trompe : i...

à écrit le 27/02/2019 à 12:05
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En vérité le gouvernement à besoin de fonds , conséquence de sa mauvaise politique , les réformes coûteuses plombent fortement le budget . Exemple , réforme de la SNCF , réforme sur l'emploi, et la petite dernière qui n'en pas l'air , l'impôt à la so...

à écrit le 27/02/2019 à 11:36
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Quand les politiques arrêteront de ne parler que de taxes, le pays aura fait un grand pas en avant .

à écrit le 27/02/2019 à 11:05
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c'est encore un habillage de politique Parler pour ne rien dire !!!!restons direct c'est un droit de poluer pour les riches !!!

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