Six mois après la réélection d'Emmanuel Macron à l'Elysée, une promesse du président-candidat est en passe d'être tenue : la planification écologique. Le gouvernement vient en effet de présenter sa stratégie « climat et biodiversité » dans le cadre d'un Conseil national de la refondation organisé à La Recyclerie à Paris.
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Dans la continuité de la Convention citoyenne pour le climat et de la loi « Climat et résilience », 22 chantiers ont été identifiés, dont la mobilité et le logement, premières doléances des Français lors de la crise des « Gilets jaunes » de 2018-2019. Dès son introduction ce 21 octobre, la Première ministre a eu un mot pour les élus locaux venus en nombre.
« Ce sont les territoires, qui ont entre leurs mains la plupart des compétences décisives pour la transition écologique, comme la mobilité, la restauration de la biodiversité, la gestion de l'eau ou des déchets », a affirmé Elisabeth Borne,
« Ils connaissent parfaitement les défis environnementaux auxquels ils sont confrontés, et c'est en les associant que nous pourrons agir pleinement et partout, en ville comme dans les territoires ruraux, dans l'Hexagone et dans les Outre-mer, qui peuvent être les vitrines de la transition écologique », a-t-elle enchaîné.
Une réunion gouvernementale mardi avec les métropoles sur les ZFE-m
La locataire de Matignon a notamment insisté sur le covoiturage et souligné l'importance de « travailler avec les territoires et tous les acteurs du secteur à des solutions concrètes pour changer d'échelle en termes de déploiement ».
Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu s'est alors emparé du micro pour annoncer une réunion, dès mardi prochain, avec son collègue Clément Beaune et les métropoles concernées par les zones à faibles émissions-mobilité (ZFE-m), ces espaces routiers qui restreignent la circulation des véhicules les plus polluants.
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« Le champion de France, c'est Rouen qui rémunère les automobilistes qui font du covoiturage » a-t-il poursuivi, saluant l'action du maire (PS) présent dans le public au titre de France urbaine, l'association d'élus qui représente les grandes villes et les métropoles.
« Nous ne construisons pas une méthode hors-sol », a poursuivi Christophe Béchu, promettant une ' »territorialisation des échanges ».
Les collectivités demandent des « indicateurs communs » et des « règles fixes »
Sur ce point, le gouvernement est déjà attendu au tournant. Maire (PS) de Bourg-en-Bresse (Ain) et président délégué de l'association Villes de France - qui représente les villes moyennes -, Jean-François Débat a posé plusieurs questions aux ministres restés après le départ de la Première ministre.
« Quel est l'objectif à 2030 ? », a-t-il demandé, sachant qu'Elisabeth Borne a rappelé l'objectif de l'Union européenne de baisser de 55% ses émissions de gaz à effet de serre à cet horizon.
« Dans quels domaines les collectivités vont-elles devoir investir ? », a-t-il embrayé, en oubliant que les 22 chantiers de l'exécutif sont autant de domaines dans lesquels les maires investissent déjà au quotidien.
« Nous avons besoin d'indicateurs communs, comme de normes et de règles fixes, qui ne bougent pas en permanence, pour contractualiser sur des objectifs et pour se mettre d'accord sur des idées précises », a conclu Jean-François Débat.
C'est la ministre des Collectivités territoriales qui a répondu. Pêle-mêle, Caroline Cayeux a évoqué la « territorialisation »', ' « l'ambition d'un dialogue renforcé et continu », « l'adaptation des politiques publiques territoriales » ou encore « un État accompagnateur plutôt que prescripteur' ».
Un slogan déjà rodé à l'Assemblée nationale la semaine dernière lors de son audition devant la commission de l'aménagement et du développement durable.